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Au bonheur des putschistes du Burkina et d’ailleurs

Pile je gagne, face tu perds… En l’état, le « projet d’accord politique de sortie de crise » en douze points, concocté par la médiation ouest-africaine que conduisent le Sénégalais Macky Sall et le Béninois Thomas Boni Yayi, offre aux putschistes burkinabés, comme à leurs émules futurs, une imparable martingale.

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Le coup d’Etat réussit ? Ses stratèges annexent la présidence, confisquent les leviers du pouvoir et s’arrogent les prébendes que celui-ci procure. Il échoue ? Qu’à cela ne tienne. Un, on garantit l’amnistie aux cerveaux et aux soudards du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), sinon -hypothèse un temps envisagée- la primature à leur gourou galonné Gilbert Diendéré. Deux, on ramène dans l’arène électorale, quitte à différer les échéances présidentielle et législative de six semaines, les candidats du CDP -le parti de l’ex-président déchu Blaise Compaoré- invalidés par le Conseil constitutionnel.

Tant pis pour les 10 morts et les 113 blessés fauchés par la répression à balles réelles du sursaut citoyen ouagalais. Tant pis pour la plus haute juridiction administrative du pays des Hommes intègres. Tant pis, aussi, pour la justice et les principes démocratiques. Et tant mieux pour les pionniers du putsch assuré tous risques, rentiers de l’impunité. Le civisme pugnace des enfants de Ouaga ou de Bobo-Dioulasso mérite le respect, pas le RSP. Un RSP dont, au passage, le sort est courageusement « laissé à l’appréciation du président issu des prochaines élections ».

Le patron en titre de la transition, Michel Kafando, serait rétabli dans ses fonctions ? Piètre consolation. La logique perverse de ce compromis d’ores et déjà… compromis tend à renvoyer dos-à-dos les armes et les urnes. Que penserait un fan de foot de l’arbitre qui inflige un carton jaune au tacleur casse-pattes et un rouge à sa victime ?

La formule fort peu magique doit être soumise demain mardi à l’Union africaine, réunie en sommet extraordinaire à Abuja (Nigeria). Autant dire, au regard du palmarès de l’instance continentale en la matière, qu’il y a lieu de craindre le pire.

 

Source: L’epresse

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