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Attentat de Gao : Le Laxisme de nos forces en cause !

Mercredi 18 janvier, au moment où les FAMAS préparaient le 56ème anniversaire de la naissance de l’armée malienne, à 8h 45 mn, des kamikazes à bord d’un véhicule ont foncé à bord d’une Land Cruiser sur le camp du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) à Gao, pour se faire exploser.

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Le bilan très lourd  selon les dernières  informations s’élèverait   à plus de 100 morts et plus de 115 blessés. Le MOC est un organe prévu par les accords du 15 mai 2015. Sa mise en œuvre a été maintes fois reportée pour plusieurs raisons notamment, la mauvaise foi de la CMA, l’application de critères rigoureuse pour l’intégration des éléments, la non identification formelle des éléments de la CMA et de la Plateforme.

A peine commencé, il y a une dizaine de jours  le MOC vient de connaitre son premier attentat  sanglant qui rappellent  les tueries  d’Aguelhok. Sur les 700 éléments présents dans le camp, plus de 200 ont trouvé la mort  plusieurs soldats ont été  blessés. L’attentat a été revendiqué par  la katiba Al-Mourabitoune de l’Algérien Moctar Bel Moctar.

Comment cela est-il arrivé ?

De sources sécuritaires, un véhicule du MOC a été enlevé  une semaine avant l’attentat  dans la ville de Gao. Des recherches ont-elles été menées  pour retrouver  l’engin ? On ne le saura peut être  jamais. Ce qui est sûr c’est que le camp de Gao à l’image des autres garnisons du pays, n’est doté   d’infrastructures adaptées au contexte de guerre asymétrique ce qui complique les contrôles.

La réhabilitation des camps militaires au Mali, ne concernent généralement que les bâtiments, les clôtures sont laissées à l’abandon. L’autre aspect tape à l’œil  est la négligence   parfois coupable  des soldats au niveau des postes check point. Chaque camp militaire a plus d’une dizaine de portes d’entrée.  Ce qui est valable  autant  pour les casernes de  Bamako, que  les casernes  des régions et des  cercles.

Au lieu de contrôler les sorties et les entrées des véhicules  et autres engins les soldats en faction préfèrent siroter du thé dans le pire des cas ils jouent à la belote. Cela est valable pour toutes les casernes du Mali y compris les  camps de la gendarmerie, de la garde nationale et des autres corps d’armée.

Nous citerons un seul exemple,  le cas du  palais présidentiel. Pour des raisons de rénovation, des entreprises y  travaillent  depuis plus de deux ans. Au début des travaux  les travailleurs avaient des badges d’identification ce qui était gage de sécurité,. Mais le hic qui fait tilt, c’est le  manque de contrôle  des  véhicules qui transportent les matériaux  pour  les travaux de réfection .Apparemment ils ne subissent plus de contrôle. Cela constitue    un point faible dans le dispositif sécuritaire du palais.

Imaginons  un seul instant que des terroristes se dotent d’une camionnette bourrée de bombes TNT et se fassent passer pour des livreurs de matériels destinés au chantier du palais et qu’ils fassent exploser la charge ? Les dégâts seront énormes et le système sécuritaire malien sera décrié  partout.

Nous citerons également un autre exemple relatif au volet sécuritaire du 27ème sommet Afrique-France, tenu à Bamako du 13 au 14 janvier 2017. Les éléments  de la DGSE  française ont testé le dispositif sécuritaire malien depuis l’aéroport de Sénou jusque dans la salle de conférence du palais des congrès de Bamako.  Effet après l’atterrissage de leur vol spécial sur le tarmac de l’aéroport Modibo Keita  ils sont descendus avec une valise contenant des explosifs. Ils ont  ensuite  refusé de  poser  la valise pour le contrôle  scanner  malgré l’insistance  des policiers  de l’aéroport chargés du contrôle .

Arrivés au niveau du  CICB, ils sont  allés  dans la salle de conférence avec ladite valise contenant des explosifs sans aucun contrôle. C’est un seul élément de la police qui a eu le courage  d’exiger  du  porteur de la valise de se soumettre au contrôle. Il a suffi que l’agent français porteur de la valise proteste  à haute voix, pour dire que c’est sont  ses affaires personnelles, pour que l’agent de la police nationale malienne le laisse passer sans savoir le contenu de la valise.

Ressortis avec la valise ils ont ricané  dans la land cruiser qui les transportait se moquer  de  nos forces de sécurité qui selon ont un  dispositif  très perméable.

Le porteur de la valise a dit au chauffeur malien, qu’on devrait le contraindre à ouvrir sa valise ou l’interdire l’accès de la salle.  Voici donc des exemples qui démontrent, que la vigilance des acteurs de la sécurité  doit être de mise.

Par voix de presse  nous avons appris que  des enquêtes seront menées  pour détecter les origines de  l’attaque de Gao. Cela ne nous rassure pas, dans la mesure où depuis le drame d’Aguelhok, en janvier 2012, la débâcle des FAMAS le 21 mai 2014 à Kidal, les assassinats des FAMAS à Boni, à Nampalla, la tuerie des jeunes de Gao etc…, aucune enquête n’a  permis  d’identifier encore moins d’appréhender  l es auteurs de ces crimes.

Cet attentat ne fera donc pas exception à la règle, par rapport aux nombreuses enquêtes annoncées à coup de chants de sirène, mais sans jamais de suite. En 2016 seulement, il y a eu 118 attaques terroristes contre les forces au nord du Mali. Ce chiffre en dit long sur la capacité de nuisance des groupes terroristes dans la partie septentrionale du pays et même au centre, presque 20 mois jour pour jour  après la signature de l’accord pour la paix du 15 mai 2015.

A ce rythme élevé des attaques, le mal malien dans sa partie septentrionale ne sera jamais déraciné. Qu’est-ce que le Président IBK va  encore dire au peuple  qui prouve  que l’espoir qu’il a porté à cet  accord reste intact ?

Badou S. KOBA

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