Suite à la grève des transporteurs sur l’axe Ansongo-Ménaka due aux différentes attaques, braquages et autres qui se perpétuent sur cette route, le Réseau des jeunes ressortissants de Ménaka ont tenu à la Maison de la presse, le jeudi 1er septembre 2016, un point de presse. L’objectif était de dénoncer l’insécurité perpétuelle, de manifester leur indignation sur l’arrêt du trafic sur l’axe Ansongo-Ménaka et d’inviter l’État, les groupes armés et la communauté internationale à agir d’urgence pour trouver des solutions afin que la population reprenne le cours normal de ses activités.
Dans son exposé préliminaire, le président du Réseau des jeunes ressortissants de Ménaka, Achérif Ag Ismaguel, a rappelé que depuis la nuit des temps, l’axe Ansongo-Ménaka fait l’objet d’attaques des bandits armés , notamment sur les conducteurs des cars, de camions et autres, qui entraînent souvent la dépossession des biens des victimes et même la perte de leur vie. Cette situation a pris de l’ascenseur depuis le mois de juillet et a fait beaucoup de victimes.
De ce fait, dit-il, les transporteurs ont procédé à une grève depuis le 27 août dernier. Selon lui, cette grève n’est pas sans conséquence sur les populations ménakoises, et aussi sur d’autres citoyens qui fréquentent cet axe. Il dira que cette grève a eu un impact sur l’économie locale. «Cette grève des transporteurs, qui est aujourd’hui un embargo sur la population, a eu des pertes sur l’économie locale. Ils sont bloqués là-bas avec leurs marchandises et certains ont du bétail qui veulent transporter à Bamako pour vendre», a-t-il regretté.
Face à cette situation, renchérit-il, nous demandons à l’Etat malien de prendre sa responsabilité en veillant sur son peuple et ses biens. Notre population, ajoute-t-il, est aujourd’hui dans une situation précaire et souffre de toutes sortes de malheurs. Surtout, avance-t-il, que Ménaka est un lieu où les malfaiteurs viennent pour commettre leur forfait et la population innocente ramasse les pots cassés. Cela n’est pas juste.
Prenant la parole, le porte-parole du Réseau, Housseini Ag Yehia, a laissé entendre : «Nous faisons face à une situation qui ne peut pas continuer comme ça. Nous, jeunes, avons décidé de prendre nos responsabilités. Nous avons décidé d’assumer nos responsabilités. Nous faisons appel aux autorités pour qu’elles écoutent notre cri de cœur face à une situation déplorable».
Pour lui, l’axe Ansongo-Ménaka est une voie qui connecte tout Ménaka au reste du Mali et sans cette voie, Ménaka est coupé du Mali. Il dénoncera la prolifération d’armes et la dégradation des routes qui, selon lui, sont les causes principales de ces attaques et braquages.
Il est à retenir que le Réseau recommande que chaque acteur joue sa partition ; exige le respect et l’application de l’accord et l’opérationnalisation du MOC (Mécanisme opérationnel de coordination) ; les patrouilles mixtes. Il demande que la communauté internationale joue son rôle de surveillance et de garant de l’accord ; une intervention rapide de la Minusma et de Barkhane le long de l’axe.
Avant d’exiger la réouverture immédiat de l’axe ; la mise en place d’un dispositif sécuritaire qui effectuera des patrouilles tout au long de l’axe ; la création d’un climat de confiance entre les différentes parties et enfin, la rénovation de la route Ansongo-Ménaka.
Seydou Karamoko KONÉ
Source: Le Flambeau