En début du week-end dernier, un commando terroriste a tenté de faire incursion dans le camp des troupes onusiennes et françaises à Tombouctou. Un casque bleu a été tué, une dizaine d’autres blessés dont 7 de Barkhane et 15 assaillants mis hors de tout état de nuire par les troupes de la Minusma et de Barkhane basées dans la Cité des 333 Saints.
Le samedi 15 avril 2018, une bande de terroristes a tenté de faire irruption sanglante dans le “Super Camp” de l’ONU et de la force française Barkhane, à Tombouctou. Selon des sources militaires françaises et onusiennes, les assaillants, déguisés en treillis militaires loyalistes, étaient à bord d’une voiture de l’armée malienne et d’une seconde de la Minusma estampillé “UN”.
“Les militaires de la Minusma (force de l’ONU) et ceux de la force Barkhane ont repoussé les attaques menées à l’intérieur du camp, neutralisant les assaillants. Certains terroristes étaient munis de ceintures d’explosifs”, déplore-t-on du côté de Bamako à travers un communiqué.
Sans ambages, la rapidité des casques bleus et des forces françaises aura permis de contrôler la situation après avoir essuyé plusieurs échanges de tirs à l’arme lourde. Les combats ont duré plus de trois heures d’horloge, selon un témoin joint à Tombouctou. “Au moins, 15 terroristes ont été mis hors de combat”, a précisé un communiqué militaire.
L’attaque contre le camp qui abrite le QG de la Mission de l’ONU (Minusma) et des hommes de Barkhane dans la région, un camp située à mitoyenneté de l’aéroport de la ville, a été menée par des terroristes, déguisés à la fois en casques bleus et utilisant des véhicules maquillés aux codes de l’ONU et des Forces armées maliennes, selon une source officielle.
Cette agression renversante visait à prendre le contrôle de ce camp et à occasionner le plus grand nombre de dégâts et de victimes. Les assaillants ont utilisé un mode opératoire puissant ponctué de tirs d’armes lourdes nourris. Selon un expert onusien que nous avons contacté, ce sont des mortiers, et trois véhicules bourrés d’armes explosives piégés qui avaient été utilisés par les terroristes afin de s’offrir des failles d’incursion dans les enceintes du camp.
“Des mortiers et autres armes lourdes dont l’origine suscite implicitement l’ouverture des enquêtes minutieuses au sein des états-majors généraux des forces nationales du Mali, des casques bleus et de Barkhane”, précise l’expert onusien selon qui il y a un grain de complicité stratégique quelque part. Ce que corrobore un communiqué de l’ONU diffusé depuis New York par les services spécialisés du Conseil de sécurité du mercredi 18 avril dernier.
Au passage, rappelons que le “Super Camp” de Tombouctou, à 910 km de Bamako, avait été la cible le 3 mai 2017 d’une autre attaque aux mortiers et roquettes. Une agression au cours de laquelle un casque bleu libérien a succombé et neuf autres grièvement blessées.
Le 15 août 2017, des assaillants non identifiés ont à nouveau pris d’assaut le camp de l’ONU, qui abrite des contingents d’une dizaine de pays. Cinq gardes maliens de la mission de l’ONU, un gendarme malien et un agent civil contractuel de la Minusma y ont été tués, tandis que six assaillants ont été abattus lors de la riposte. Face à cette série d’attaques meurtrières contre ses troupes et fonctionnaires civils, le secrétariat général de l’ONU annonce d’imminentes mesures. Il s’agit de renforcer la sécurité des casques bleus au Mali qui ne cessent d’enregistrer des lourdes pertes en vies humaines dans cette mission. Ainsi, des hélicoptères devant être fournis par le Canada sont attendus d’ici au mois d’août prochain.
Source: Le Point