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Attaque de Nampala: ce qu’on sait

Le Mali est attaqué. Il s’agit d’une attaque terroriste coordonnée. Le Mali se défendra.
Tous les moyens seront mis en œuvre pour assurer la protection des hommes et la défense de nos localités ainsi que de nos populations et leurs biens.

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Les instructions du Chef suprême sont claires et sans équivoques. Ce n’est pas Nampala qui est attaqué, c’est le Mali qui attaqué, et le Mali se défendra. Le crime ne restera pas impuni.

Le camp militaire de Nampala a subi mardi matin une attaque terroriste perpétrée par des assaillants non encore identifiés.
L’attaque a eu lieu vers 5 heures du matin au moyen plusieurs dizaines Toyota Pik-up et plusieurs motos. Les assaillants se sont affrontés à une résistance farouche de nos soldats pendant près de deux heures avant de prendre le contrôle du camp, et implanter leur drapeau noir et mettre le feu.
Le bilan officiel de l’attaque de Nampala est de 12 morts, une trentaine de blessés et des équipements enlevés.
L’armée a immédiatement déployé renforts sur le lieu depuis Ségou. Avant leur arrivée sur place, l’ennemi a pillé et incendié le camp et s’est retiré de la ville.

Conseil de défense
Suite à l’attaque terroriste perpétrée ce mardi 19 juin 2016 contre le camp militaire de Nampala, le Président de la République, Ibrahim Boubacar KEITA, Chef Suprême des Armées (qui est revenu le même jour de Kagali où il a participé au sommet de l’Union africain), a convoqué un Conseil restreint de Défense à Koulouba.
Autour du président de la République, pour cette session extraordinaire dont l’objet était de faire le point précis de la situation qui prévaut à Nampala, on notait la présence de : outre le Premier Ministre, les Ministres de la Défense et des anciens combattants, de la Sécurité et de la protection civile, de l’Administration territoriale, des Finances et de la Communication, Porte-Parole du Gouvernement, et les principaux Chefs militaires dont le Général Didier Dakouo, Chef d’Etat major des armées.

Mesures préconisées
A la fin de la réunion, s’adressant à la presse, le Ministre de la Communication, Porte-parole du Gouvernement, Me Mountaga TALL a déclaré que le Chef de l’Etat a donné des instructions fermes et des orientations claires pour que soient identifiés et poursuivis les auteurs de l’attaque.
Le président IBK a également instruit la hiérarchie militaire de tout entreprendre pour sécuriser la ville de Nampala (qui a été reprise par nos hommes) ainsi que toute la zone et, par-delà, l’ensemble des populations du Mali.
Dans la même dynamique, le Président de la République a ordonné que toutes les insuffisances constatées soient immédiatement corrigées afin d’assurer la sécurité de nos Forces de l’ordre d’une part, et des populations d’autre part.
Enfin, le Chef de l’Etat a enfin instruit que soit renforcée la coopération entre les forces de défense et sécurités et les forces internationales présentes sur le terrain.
Le Président de la République, Chef suprême des Armées, a instruit qu’un hommage national soit rendu à tous nos soldats tombés sur le champ de l’honneur.
Voilà les faits au moment où nous mettions sous presse avant-hier.

Bilan à la hausse
Depuis avant-hier mardi soir, le bilan de l’attaque terroriste contre le camp militaire de Nampala, s’est alourdi. Il s’établit désormais à 17 morts et 35 blessés dans les rangs de nos forces armées et de sécurité.
Si le gouvernement, qui donne l’information, fait état de pertes de matériels, il reste muet sur les informations largement relayées qui sont relatives à des soldats portés disparus, en tout cas qui manquent encore à l’appel.
Le Colonel Souleymane Maïga, porte-parole de l’armée malienne à notre consœur de VOA, affirme que les assaillants sont arrivés lourdement armés dans un convoi de 30 véhicules et ont attaqué plusieurs positions de l’armée avant de battre en retraite à plus de 45 kms de la ville.
Le gouvernement, toutefois, par la voix du ministre de la défense et des anciens, Tièman Hubert Coulibaly, qui a annoncé le bilan de 17 victimes, évoque désormais une « attaque terroriste coordonnée » sur nos positions» à Nampala sans identifier de responsables. Le Ministre de la défense a promis qu’une « réponse appropriée (sera donnée à) cette attaque terroriste coordonnée» avant d’avancer que le gouvernement est d’ores et déjà en train d’étudier les modes opératoires des assaillants et des groupes armés actifs dans la région pour les identifier.
Mais qui sont-ils ?

De la revendication
L’attaque a été revendiquée séparément par deux organisations : la brigade Macina du groupe terroriste Ansar Dine d’Iyad Ag Ghaly dans un communiqué diffusé par SITE, le centre américain de surveillance de sites djihadistes, et via l’AFP l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ) », mouvement armé créé en juin qui dit défendre la cause des Peuls et qui se défend d’être djihadiste ou indépendantiste.
Question : comment se retrouve-t-il aux cotés d’Ansar Dine pour combattre l’armée malienne ?
Réponse : l’ennemi (Ansardine) de mon ennemi (Famas) est mon ami ! Et trinque ensemble, pardon on tue ensemble au nom de haine envers l’uniforme malienne, en faisant fi de la morale et de l’éthique humaine.
Si l’opinion renseignée doute de l’authenticité et prête moins de crédit à cette revendication hâtive, parce qu’elle estime que l’ANSIPRJ n’avait « pas la logistique d’envergure pour mener seule une opération de cette nature », elle estime que le groupe armée nouvellement crée a pu servir juste de fantassin et personnel supplétif aux terroristes d’Ansardine. Or en la matière, qui s’assemblent, se ressemblent ; qui agissent ensemble, assument ensemble.

Triple Jonction terroriste
C’est donc une jonction ethico-terroriste qui a attaqué mardi nos forces de défense et de sécurité à Nampala.
Selon plusieurs sources, ils étaient plusieurs dizaines d’assaillants lourdement armés, à bord de véhicules neufs, à tirer sur ce camp avant d’en prendre le contrôle. Un premier groupe d’assaillants a coupé le poste de commandement de Nampala de ses check-points.
Un second groupe d’assaillants a attaqué les check-points, postes de sécurité qui étaient autour du camp principal. Résultat : les soldats de l’armée ne pouvaient plus coordonner les actions avec leur base.
Et pour ne pas arranger les choses, une épaisse fumée noire due au feu provoqué par les mêmes assaillants s’est dressée entre les deux positions de l’armée régulière.

Sous le contrôle d’AQMI
Toutes choses que confirment les sources locales qui disent, elles, que la jonction terroriste était triple et dirigée par Aqmi. Selon cette version
Le premier groupe qui a attaqué le camp à partir du sud-est était dirigé par le nouveau groupe terroriste : l’Alliance nationale pour la sauvegarde de l’identité peule et la restauration de la justice (ANSIPRJ). Le second groupe terroriste, qui a tendu l’embuscade contre nos forces de défense et de sécurité entre Nampala et Diabaly, était dirigé par la Katiba Macina d’Ançardine du sud d’Amadou Kouffa. Enfin la planification et coordination de toute l’opération était assurée par AQMI. Après leur forfait ils se sont tous repliés dans la forêt de Wagadou avec des véhicules de l’armée et d’importantes armes et des minutions prises lors de l’attaque.
Selon plusieurs spécialistes, le mode opératoire s’apparente bel et bien à celui d’AQMI même si l’attaque à été revendiquée doublement par deux groupes qui lui ont fait allégeance : ANSIPRJ qui a fait allégeance en début juin à Ansardine qui a lui aussi fait allégeance à AQMI.

Complot ou défaillance ?
L’attaque contre Nampala était-elle prévisible ? Plusieurs sources indiquent que la menace n’était plus au stade de renseignement mais imminente et sérieuse. Selon notre confrère RFI, trois jours avant les faits, des mouvements suspects avaient été signalés dans le secteur de Nampala. Se basant sur des témoignages recueillis sur le terrain, notre confrère Jeune Afrique avait alerté depuis depuis plus d’un mois dans un article intitulé :«Mali :regroupement de jihadistes près de Nampala sur fond de tensions intercommunautaires ».
C’était dans la mouvance de la rencontre intercommunautaire de réconciliation entre Peuls et Bambaras du vendredi 20 et samedi 21 mai à Nampala.
Les djihadistes avaient commencé à se rassembler à côté du village dogon de Bolon Kobé, dans la commune de Kareri, cercle de Dioura. Depuis, ils ont avancé vers le nord, en direction de Nampala, ville située entre Léré et Diabali. « Ce mercredi, les djihadistes étaient à 25 km à l’Est de Dioura, ils sont sur 84 motos », notait Jeune Afrique.
C’est donc logiquement pourquoi, lors du conseil extraordinaire de Défense tenu avant-hier mardi, le gouvernement a fait état de défaillances dans le dispositif de l’armée sur place et instruit qu’elles soient rapidement corrigées.
En attendant d’éventuelles sanctions ?
Parce que les renseignements ont bien fonctionné ; l’information était connue ; mais il n’y a pas eu d’anticipation.
En effet, au-delà de la tragédie qui endeuille la Nation, des questions entières restent sans réponses. Comment en effet, une telle armada peut-elle se mouvoir impunément au vu et su de tout le monde sans que des dispositions ne soient prises pour la stopper ?
On comprend pourquoi l’Opposition Parena s’en donne à cœur joie et estime que les défaillances « ne se trouvaient pas seulement au niveau de l’unité de Nampala. Elles sont aussi politiques. Les autorités doivent en tirer toutes les conséquences. »
Affaire à Suivre

Par Sambi TOURÉ

 

Source: info-matin

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