Depuis une semaine, les populations du village de Farabougou, dans le centre, région de Mopti vivent un blocus imposé par les djihadistes. Personne n’entre dans le village, ni n’en sort. Ce blocus est doublé d’une attaque djihadiste qui a fait au moins six morts et 22 blessés, alors que neuf autres personnes sont toujours aux mains des mêmes djihadistes, selon les habitants.
Selon les témoignages des habitants de cette localité, tout a commencé la semaine dernière par l’enlèvement attribuée aux djihadistes d’une vingtaine de civils de la localité malienne de Farabougou. Certains seront libérés par la suite mais neuf autres restent aux mains des assaillants. Trois jours après, des habitants du même village effectuent quelques kilomètres à pied à la recherche des villageois enlevés ; ils ont été reçus par des tirs nourris d’armes automatiques de la part des terroristes. Contacté par RFI, un témoin explique:
« On a été voir sur la route ce qu’il y avait. Les djihadistes ont tiré des coups de feu, il y a eu 22 blessés et six morts sur le champ ».
Selon les mêmes habitants, les djihadistes ont décrété un embargo contre leur village. Rien ne sort, rien ne rentre. S’ils parviennent à boire grâce aux puits, ils sont en revanche à court de nourriture et doivent se partager de maigres réserves en riz, qui commencent à s’épuiser.
« Maintenant, il n’y a plus rien à manger chez nous. Trois enfants seraient morts de faim », poursuit le villageois.
Les habitants du village vivent dans la peur, mais continuent à s’entraider tant que possible. Les djihadistes ont encerclé le village. Les populations dépassées par la situation lancent un appel aux autorités du pays. Le soutien promis lors de discussions avec des militaires ou des autorités régionales civiles n’est toujours pas arrivé, alors que le plus proche camp des FAMA se situe à Diabali, à une trentaine de kilomètres de là. Un habitant de Farabougou lance un appel aux autorités maliennes.
« On a des contacts avec les autorités. Moi-même j’ai téléphoné aux autorités pour les informer, dès la première journée ». Ils disent : « calmez-vous, ne sortez pas, on est en train de chercher des moyens pour vous aider ».
Cette situation prendra combien de temps ? Difficile de répondre à cette question.
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