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Attaher Maiga : « Les pertes sont inestimables »

Le Ségou’Art – Festival sur le Niger se tiendra du 4 au 7 février prochains sans les activités à caractère festif qui en ont fait la renommée. Attaher Maiga, administrateur de la Fondation Festival sur le Niger, évoque dans cet entretien le format inédit de cette édition, ainsi que les perspectives du festival.

 

La pandémie de Covid-19 a entraîné des annulations et des reports en cascade, mais vous avez décidé de maintenir Ségou’Art – Festival sur le Niger dans un format très inédit. Pourquoi ?

En effet, la pandémie de Covid-19 a eu un impact considérable sur le secteur culturel depuis environ un an. Nombreux sont les événements culturels qui ont été annulés ou reportés à travers le monde. Nous avons décidé de maintenir Ségou’Art – Festival sur le Niger cette année dans un format spécial et créatif, par que nous sommes une organisation résiliente, qui depuis 2012 résiste par la culture. La particularité de Ségou’Art – Festival sur le Niger est qu’il s’agit d’un événement pluridisciplinaire qui arrive facilement à s’adapter aux différents contextes et circonstances. C’est pour cela que nous avons décidé d’organiser une édition sans les activités à caractère festif et populaire, les concerts géants, la foire artisanale et agricole, etc., en mettant en avant le Salon d’art contemporain, qui constitue une importante vitrine pour les talents émergents du Mali et de la sous-région, les ateliers interactifs de création d’outils d’art numérique (Kôrè Fab Lab), un séminaire panafricain qui va regrouper des représentants des 5 régions du continent et des débats et conférences en format virtuel. Tout cela se fera en respectant et en faisant respecter les mesures barrières contre la Covid-19.

Sachant que l’évolution de la pandémie comporte de nombreuses inconnues, est-ce que ce format pourrait devenir le nouveau visage du festival ?

Ce format a toujours le visage du festival, car nous avons toujours été un festival d’art et de musique. Cette année, c’est la composante art contemporain que nous avons mise en avant, avec des innovations, dont l’atelier numérique interactif Kôrè Fab Lab, qui est un incubateur d’entreprises. Dès que la situation le permettra, nous allons reprendre les composantes musique, théâtre, foire, manifestations traditionnelles, etc.

Avez-vous pu évaluer les pertes dû à la non tenue du festival dans sa forme originelle?

On n’a pas encore fini de les évaluer. On attend la fin du festival. Cependant, à première vue, les choses ne seront pas du tout faciles cette année, puisque nous finançons l’édition sur fonds propres. Les pertes sont inestimables, non seulement pour notre organisation, mais également pour les artistes et acteurs culturels, les hôteliers, les restaurateurs, les populations locales et toutes les personnes qui s’organisent chaque année pour mener des activités génératrices de revenu. C’est pour cela que nous espérons que la pandémie s’arrête et que les choses reprennent rapidement pour le bonheur de tous.

La pandémie de Covid-19 ne remet elle pas en cause votre agenda 2030 pour Ségou ville créative ?

En effet, les premiers six mois ont été difficiles, mais nous continuons de dérouler les différentes activités pour l’atteinte de nos objectifs dans le cadre du programme Ségou ville créative, à travers le digital, qui s’est avéré être une solution alternative bien adaptée à cette période de crise sanitaire.

Propos recueillis par Boubacar Sidiki Haidara

Source : Journal du Mali

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