A sa demande, la nouvelle association nationale des enseignants du secteur privé a été reçue le mardi, 25 juillet, par la commission Education du Conseil National de Transition (CNT). Plusieurs doléances ont été au centre de leurs échanges.
Il s’agit d’abord d’un triste constat général. Depuis plusieurs années, l’école malienne souffre. Le niveau des apprenants baisse au fil des années scolaires, c’est connu depuis longtemps. L’État octroie pourtant des sommes colossales en subventions afin de financer au profit des enseignants des formations nombreuses, organiser des fora, ateliers et séminaires pour eux, élaborer des méthodes d’apprentissage, etc. Mais il est triste de remarquer que les résultats escomptés ne sont jamais au rendez-vous. Le deuxième douloureux constat est que l’État ignore, malheureusement, qu’aucune des solutions qu’il préconise ne pourra être efficiente tant que les enseignants du secteur privé, ceux qui enseignent à plus de 70% des enfants du Mali, ne seront pas mis dans des conditions normales de travail. C’est le clair résumé fait par Oumar Dionfaga, président de l’A.NA.E.S.P.-Mali. Les enseignants du secteur privé continuent donc leurs démarches pour se faire entendre. Après le Président de la Transition à qui ils ont adressé une lettre ouverte et l’ancienne ministre de l’Education nationale, les voilà ce mardi, 25 juillet 2023, en forte délégation composée d’une quinzaine d’enseignants membres de l’A.NA.E.S.P.-Mali devant la Commission éducation, culture et communication du Conseil National de Transition (CNT). Au cœur des échanges étaient les conditions de travail et de vie déplorables dans les établissements privés où officient ces enseignants qui se sentent permanemment en situation de détresse. Ils formuleront des propositions de solutions pour une nette amélioration desdites conditions.
Leur demande d’audience déposée le 23 mai 2023 auprès du président du Conseil National de Transition, Colonel Malick Diaw, les enseignants membres de l’Anaesp-Mali commençaient à se demander, dux mois après, si leur missive était arrivée à bon port. Ce doute n’étant plus, c’est avec un enthousiasme particulier qu’ils se sont présentés au CNT, à l’invitation de la commission éducation. Une invitation salutaire pour eux. Ils fondent en effet un grand espoir sur l’implication du CNT pour une résolution de leurs problèmes qui n’ont que trop duré. Selon les principes de la commission, seulement trois d’entre eux, à savoir Oumar Dionfaga, le président, Salif Cissé, le chargé de la communication, et Nana Djibo, la trésorière, ont été admis dans la salle de conférence de la commission.
A l’entame des discussions, le président de la commission, le Conseiller Magma Gabriel Konaté, a ouvert la séance par les salutations et la présentation des membres de la commission qui étaient tous présents pour prêter une attention particulière aux doléances. Ensuite, la parole a été donnée aux représentants des enseignants. Ces derniers, bien organisés, ont divisé leurs interventions en deux parties. La première fut l’exposé de tous leurs problèmes et la seconde partie a porté sur les propositions des solutions au regard des problèmes. Lesdites solutions ont fait l’objet d’un cahier de doléances. A leur suite, le président de la commission a donné la parole à tous les membres de la commission. A tout de rôle, ils ont dit ce qu’ils pensent de cette situation et ont exprimé leur étonnement quant à ce drame. Selon le président de la Commission, Magma Gabriel Konaté, le souci du CNT, c’est la refondation du nouveau Mali. Les autorités, si elles veulent réussir à redresser la nation telle qu’elles le souhaitent, elles doivent tout faire pour régler toutes les crises du secteur de l’enseignement. Des conseils ont été prodigués aux jeunes enseignants et il leur a été souligné que le but de l’audience était de les écouter. La commission avait aussi convoqué les leaders du groupement des associations des promoteurs d’écoles à venir s’expliquer à leur tour. Après avoir entendu les deux parties, elle veillera à trouver une solution de sortie de crise et elle interpellera, au besoin, le ministre de l’Education nationale.
Oumar Dionfaga
Le National