‘’Selon que vous soyez blanc ou noir…’’, disait le fabuliste ! Deux cas emblématiques devant cette session de la Cour d’assises en cours : Mohamed Touré, jugé pour terrorisme et Lamine Fané pour vol de moto ! Entre une atteinte à la sûreté de l’Etat et le banditisme classique et malheureusement courant, les Juges ont abouti aux mêmes conclusions : deux verdicts de culpabilité, mais pas les mêmes peines certainement du fait des circonstances. Au grand étonnement du public pour qui la sévérité n’a pas été infligée là où il fallait !
C’est ce lundi 10 décembre que Lamine Fané et Adama Diallo, domiciliés à Koutiala, ont comparu devant la Cour d’Assises pour vol de moto et d’objets de parures de Dame Adjaratou la victime, une commerçante également de Koutiala. Lamine Fané écope de 7 ans de prison et a été condamné au paiement de 700.000f CFA de dommages et intérêts, quand Adama Diallo obtient la relaxe, lavé de toute accusation.
Le sieur Fané reconnait être un voleur de motos, une activité qu’il justifie par le peu de ressources qu’il a pour subvenir au besoin de sa famille ; ce qui l’a décidé à s’en procurer en s’attaquant aux biens d’autrui. Visiblement pris de remords, il a fini par avouer avoir, injustement et sous la contrainte, accusé Adama de complicité et d’association, parce qu’il avait été torturé, lors de son interrogatoire, par la police qu’il n’avait pu supporter. Parce qu’il avait entendu que Adama avait été jadis confronté à un problème de vol de moto que Lamine a donc décidé de lui faire porter le chapeau en désignant ce dernier comme son complice, une version qu’il a donnée à la police et maintenu devant le juge d’instruction . A l’issue des débats, le jury a reconnu Lamine coupable des faits qui lui sont reprochés et lui a donc infligé sept ans fermes de réclusion et le paiement d’une amende. Quant à Adama, la Cour l’a déclaré non-coupable des faits dont il est accusé en prononçant sa relaxe.
Terrorisme et atteinte à la sûreté de l’Etat.
Mais déjà le mardi 04 décembre, Mohamed TOURE, lui, faisait son entrée dans la salle d’audience de la Cour d’Assises pour atteinte à la sécurité intérieur et détention d’arme à feu.
Dans son cas, c’est que grappin lui a été mis dessus courant 2014 à Gao, lors d’un assaut effectué par la force Serval sur un camp d’entraînement du Mouvement Unifié pour le Jihad en Afrique de l’Ouest, MUJAO. Après neutralisation du site, il ressort un bilan de 7 morts et 3 arrestations, dont Mohamed TOURE, ainsi que la récupération de plusieurs armes de guerre.
L’accusé reconnait être un membre du MUJAO, mais spécifie qu’il occupait un rang de… cuisinier dans cette mouvance djihadiste qui avait conquis la Cité des Askia. Il affirme également avoir rejoint ce groupe dans le but de venger sa famille qui avait été assassinée par le groupe MNLA, alors considéré comme un de leurs principaux rivaux. D’ailleurs, l’accusé déclare n’avoir pris part qu’à un seul combat, à savoir celui qui a permis au MUJAO de chasser le MNLA de Gao. Après l’analyse des faits, la Cour a reconnu Mohamed Touré coupable des faits d’atteinte à la sûreté de l’Etat et détention illégale d’armes de guerre et le condamnera à… 5 ans d’emprisonnement. Une peine que le public, assistant à ces prétoires, a jugée assez peu sévère.
Almamy Malicki Sylla (stagiaire)
Source: info-matin.