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Assimi Goïta, désormais entre le marteau et l’enclume : Quatre propositions pour se tirer d’affaire

Le Colonel Assimi Goïta Président de la transition depuis la rectification de celle-ci au mois d’Avril 2020, ne dort plus que d’un œil, pris en tenaille entre deux feux, celui de l’opposition incarnée par le cadre des partis politiques pour une transition réussie et le feu de la Communauté internationale dont la CEDEAO est la tête de proue. Le front de l’opposition politique commence déjà à fourbir ses armes en menaçant de ne pas reconnaitre les autorités à partir du 25 mars 2022, date de la fin des 18 mois impartis. Quant au  front de la communauté internationale, il  ne  faiblit pas non plus, car le gouvernement malien ne semble pas donner des gages d’une bonne coopération et la CEDEAO n’entend pas céder d’un IOTA.  Malgré les bons résultats enregistrés sur le front militaire, Pourra-t-il faire face à tous ces fronts qui sont d’une grande virulence ? Voici quatre propositions

 

Première proposition : la dissolution du Gouvernement et son élargissement à l’opposition

Il est plus que nécessaire de rassembler les maliens, de quelque bord politique ou obédience religieuses qu’il se trouve et cela autour de l’essentiel. Or ce gouvernement a montré toutes ses limites objectives, il ne pourra plus créer les conditions d’un véritable rassemblement de toutes les forces vives de la Nation. Donc en conclusion Il ne pourra plus mener le bateau des réformes attendues par le peuple malien. Tout comme il ne pourra plus réconcilier le Mali avec ses partenaires qui sont indispensables pour la bonne marche de la transition. Une transition par définition est une période de consensus et de rassembler donc pas de place pour l’opposition, mais par la force des choses le gouvernement a créé de toute pièce une opposition.

Deuxième proposition, l’Elargissement du CNT

La structure qui fait office d’organe législatif doit être le reflet de toutes les couches sociopolitiques, voire professionnelle, alors que ce CNT, bien que regorgeant des cadres compétents et très valables, ne saurait être représentatif du peuple malien, rien que par son mode de désignation. Donc il urge de réparer cette anomalie pour que tous les maliens se reconnaissent en lui. Le Président pourra aller jusqu’à 150 membres pourvu que les réformes tant souhaitées puissent être faites. Ces réformes, qui sont d’ailleurs indispensables, doivent permettre de doter le Mali d’institutions solides afin que le coup d’Etat soit banni dans notre pays. Qu’il soit comme le Sénégal et le Ghana. Sans réformes la transition aura lamentablement échoué. Donc le Président doit avoir seulement comme objectif la bonne marche de la transition, tout le reste ne serait que de la diversion.

Troisième proposition : présenter un chronogramme de 18 mois à la CEDEAO

Que le Colonel Assimi Goïta comprenne qu’une transition ne saurait être un mandat de cinq ans sinon elle devient inutile, encombrante et finalement les attentes risquent d’être déçues, car quand il y a une rupture constitutionnelle les investisseurs fermeront le robinet à moitié et toutes les aides seront coupées.         Donc comment pourra-t-on réaliser les ambitions si’il n y a pas d’argent. Surtout qu’à ce constat amer viennent de se greffer les sanctions inhumaines illégales et illégitimes de la CEDEAO. Donc son salut ne pourra venir que d’une transition assez courte pour qu’il pose les jalons du Mali Koura et organiser des bonnes élections, les plus transparentes, pour que son nom puisse être inscrit en lettres d’or dans les annales de l’histoire de notre pays. Mais en voulant s’accrocher il sortira par la petite porte de l’histoire. Donc le plus tôt serait le mieux mon colonel Assimi Goïta.

Quatrième proposition renouer le dialogue avec la communauté internationale

Tout discours faisant croire que le Mali pourra s’en sortir sans l’accompagnement de l’autre est un discours populiste. Le Mali, un pays sans littoral et dont les produits de commerce dépendent à plus de 60 % de l’importation. Il  est vraiment un pays condamné à collaborer avec les autres. Faudrait-il rappeler à ceux qui préconisent le retrait du Mali à la CEDEAO et à l’UEMOA qu’ils font une analyse très superficielle des relations entre pays. Nul besoin d’évoquer que les différents traités entre le Mali et tous ces pays sont ceux qui favorisent la libre circulation des marchandises, des personnes et de leurs biens, en cas de retrait, le Mali serait obligé de renégocier des nouveaux accords, mais en situation de faiblesse. Le Président de la transition doit se mettre au-dessus des discours politiques populistes en écoutant toutes les propositions et en prenant les décisions qui sont bonnes et pour lui et pour le Mali.

Youssouf Sissoko

Source : L’Alternance

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