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Assemblée nationale : REQUISITOIRE CONTRE L’EXCISION

Les députés ont été sensibilisés à l’adoption d’une loi contre la mutilation génitale considérée comme une violation des droits des filles et des femmes

pratique excision afrique

Un atelier de plaidoyer en faveur de l’abandon des mutilations génitales féminines/excision (MGF/Excision) s’est tenu samedi dans la salle Aoua Keïta de l’Assemblée nationale. Organisée en collaboration avec l’Association malienne pour le suivi et l’orientation des pratiques traditionnelles (AMSOPT), le Programme national de lutte contre la pratique de l’excision, le Groupe pacte contre l’excision, le FNUAP, l’UNICEET et le Réseau des parlementaires maliens pour la lutte contre les violences faites aux femmes, la session visait à sensibiliser les élus sur l’opportunité d’adopter une loi sur la question.
Notre pays a ratifié plusieurs conventions et traités relatifs aux droits des femmes et des enfants qui engagent l’Etat à légiférer contre la pratique de l’excision, sous peine de figurer sur la liste des pays non respectueux des droits des femmes et des enfants.
L’excision est un phénomène très répandu dans notre pays. 
Selon l’EDSM-V, 69% des filles et 91% des femmes de 15 à 49 ans ont subi cette pratique dans les régions de Kayes (95%), Sikasso (89%) et Mopti (88%). Il faut préciser que les régions de Tombouctou, Gao et les cercles de Douentza, Ténenkou et Youwarou n’ont pu être inclus dans l’enquête.
Par son ampleur et ses conséquences néfastes sur la santé sexuelle et reproductive, l’excision dans notre pays est classée comme un réel problème de santé publique. Elle est une des causes de la morbidité et de la mortalité maternelle et infantile. Les complications et séquelles qui en découlent sont, entre autres, l’hémorragie, la douleur pouvant aboutir à la mort, les infections à répétition, les accouchements difficiles, l’infertilité, le risque d’infection au VIH-Sida , l’incontinence urinaire ou encore les fistules.
Les mutilations génitales féminines sont considérées comme une violation des droits des filles et des femmes, comme cela est énoncé dans de nombreuses conventions internationales et sous-régionales ratifiées par notre pays.
L’élimination de cette mutilation est un élément indispensable à la réalisation de certains Objectifs du millénaire pour le développement. Il s’agit notamment de la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes, de la réduction de la mortalité infantile et de l’amélioration de la santé maternelle.
« L’excision est une pratique mutilante qui porte atteinte à l’intégrité physique et à la santé sexuelle et reproductive de la fille et de la femme qui l’ont subite. A ce jour, il n’y a pas de textes législatifs spécifiques criminalisant la pratique de l’excision dans notre pays », a détaillé la présidente de l’AMSOPT, Mme Sidibé Kadidia Ahoudou Maïga. Pour elle, il s’agit concrètement pour les acteurs de la lutte contre les violences faites aux femmes et de la promotion des droits humains d’inviter les députés à inscrire « le vote de la loi contre la pratique dans leur calendrier ». De ce point de vue, l’atelier apparaît comme un pas dans le processus devant mener à l’adoption d’un texte interdisant la pratique de l’excision au Mali. Ce texte soutiendrait les nombreuses communautés villageoises qui ont signé des déclarations publiques d’abandon des MGF/E mais aussi celles qui ne l’ont jamais pratiquée.
Le vice-président du Réseau des parlementaires maliens pour la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, Adama Paul Damango, a estimé à l’ouverture des travaux qu’il était de la responsabilité historique des élus de travailler à combler ce vide juridique. Pour lui, une proposition ou un projet de loi serait le bienvenu. Il a appelé les membres du réseau à entreprendre toutes les démarches nécessaires pour que les conséquences néfastes liées à la pratique de l’excision relèvent du passé dans notre pays.
A. LAM

source : L Essor

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