Comme s’ils devaient leur élection à Koulouba et non au peuple qu’ils sont censés représenter, les élus de Bagadadji sont devenus le cancer de la démocratie malienne.
Synonyme de couverture pour certains cols blancs ou spéculateurs à la solde du régime, l’assemblée nationale du Mali est devenue la caisse de résonance d’une gouvernance aux antipodes des aspirations du peuple. En entendant les urnes, la crise née de la révision constitutionnelle est un avertissement sans frais qui risque de mettre Bagadadji à rude épreuve.
Comme s’il avait vent des agissements des députés du Mali sous IBK, Pierre-Joseph Proudhon disait, il y a des années lumières « Il faut avoir vécu dans cet isoloir qu’on appelle Assemblée Nationale, pour concevoir comment les hommes qui ignorent le plus complètement l’état d’un pays sont presque toujours ceux qui le représentent ». Même pour le plus grand analphabète, cette affirmation sied bien au cas du Mali. Il ne suffit pas d’être lettré pour prétendre connaître l’état d’une nation. Quoi de plus normal pour les maliens d’avoir peur d’un sénat qui. Avec les nominations des 1/3 par le président de République, tout sera une pale copie de Bagadadji. Avec ma famille d’abord auquel IBK nous a habitués, la réticence est encore plus accentuée chez un peuple qui souffre de martyr. Elus par le biais des alliances contre nature et des tripatouillages et autres fraudes légitimées de façon résiduelle par une justice vulgaire. Pourtant, Manassa et ses compagnons auraient du savoir que la justice est la mère de la paix publique et de l’ordre privé. En optant pour la justice vulgaire qui n’est autre que le philosophe à la cour qui ne sert qu’à faire respecter ceux qui commandent, la cour constitutionnelle, dont l’arrêt n’a pas été épargné par le populiste Bathily, expose le pays à l’implosion.
Les députés dépités !
Le rôle législateur d’un député l’exige de comprendre l’esprit des lois, de planifier de nouvelles lois, de les étudier, d’en discuter et d’appuyer ou non leur adoption. En tant que représentant de ses électeurs, un député peut exprimer leurs inquiétudes et leurs points de vue, intervenir en leur faveur et les aider à résoudre des problèmes. Malheureusement, au Mali cette obligation n’est pas d’actualité en dehors des questions d’infrastructures qui tiennent les populations à cœur et qui peuvent entraver directement leur réélection. La plus part du temps, nos députés passent leur temps à dormir ou à s’occuper des affaires, pas catholiques sous la couverture de leur immunité. En dehors des périodes électorales le pont est coupé avec le peuple dont la souveraineté importe peu aux yeux d’IBK. En parlant de la respectabilité des élus de Bagadadji, le peuple se pose la question de savoir de quelle assemblée s’agit-il ? S’agit-il des députés boxeurs, spéculateurs, corrompus et arrogants que nous avons sous l’actuelle législature ? Ce n’est pas parce qu’on a un fils député que l’assemblée dévient respectable, mais parce que le peuple est satisfait. Tel est loin d’être le cas au Mali.
Lamine Diallo
Source: Waati