L’Association régionale des professionnels de l’engrais (West African Fertilizer Association : WAFA) a tenu les 13 et février, au siège de Togouna Agro-industrie, à Bamako, les travaux de son assemblée générale annuelle. Les participants, venus de 37 sociétés et entreprises membres de 10 pays de la sous-région, ainsi que des partenaires marocains de l’OCP (Office Chérifien des Phosphates) et Suisses prennent part à ces assises qui vont examiner les rapports d’activité et financier 2017-2018, la vision stratégique de WAFA 2019-2023, de même que le plan d’action pour cette année. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Lassine Dembélé, en présence du DG de Togouna, Oumar Guindo.
Créée en 2016, l’Association régionale des professionnels de l’engrais, présidée par notre compatriote, le Général à la retraite Moussa Diabaté, vise à mettre des sociétés productrices d’engrais dans la sous-région en réseau afin d’œuvrer pour la mise à la disposition des paysans des engrais de qualité à un prix accessible, afin de booster la productivité agricole.
En effet, comme l’a souligné le Secrétaire général du ministère de l’Agriculture, la contribution de l’agriculture dans la formation du PIB des pays membres de la CEDEAO n’est plus à démontrer. Ce secteur représente plus de 35% des PIB de ces pays et emploie plus de 60% de la population active.
Cependant, souligne Lassine Dembélé, cette agriculture reste confrontée à la faible productivité par rapport au reste du monde. Cela, à cause, en partie, de l’insuffisance de l’engrais qui est un produit stratégique. Alors que l’Afrique de l’ouest peine à atteindre 20 kg d’engrais à l’hectare, les autres parties du monde sont à plus de 100 kg.
C’est pourquoi, le Secrétaire général du Département de l’Agriculture a salué la démarche de WAFA qui va conforter les politiques communautaires de la CEDEAO et de l’UEMOA en matière d’agriculture et d’accès à l’engrais.
Auparavant, le président de WAFA, ancien ministre et ancien PDG de la CMDT et de l’Office du Niger, le général Moussa Diabaté a dressé un tableau peu reluisant de la situation d’utilisation de l’engrais dans la sous-région. En effet, dit-il, un état des lieux a permis de constater que la sous-région se caractérise par la faible qualité des engrais mis en vente, le coût élevé des financements bancaires, la faible éducation des paysans dans l’utilisation optimale de l’engrais, la faible application de la législation en la matière ainsi que la voix inaudible des sociétés productrices dans les politiques nationales et communautaires en matière d’engrais. Aussi, WAFA s’est-elle engagée à organiser des foras régionaux et par pays, avec l’appui de l’OCP et des autorités pour coordonner les actions et rendre efficaces les politiques.
Ainsi, WAFA qui compte plusieurs entreprises maliennes membres comme Togona, la société Yara, compte établir des partenariats avec la CEDEAO, l’UEMOA, la BAD et d’autres organismes de financement pour conjuguer les efforts afin d’atteindre l’objectif qu’est la disponibilité d’engrais de qualité pour les producteurs afin de booster la productivité et assurer l’autosuffisance alimentaire pour le bien-être des populations.
Le président de WAFA a vivement remercié Toguna agro-industrie pour son soutien à coup de plusieurs millions de FCFA des activités de l’organisation sous-régionale et pour avoir abriter dans ces locaux de cette rencontre.
La rencontre de Bamako a examiné et adopté les documents relatifs à l’exercice 2017-2018, les statuts et règlement intérieur, ainsi que la vision stratégique quinquennale 2019-2013.
YC
Maliweb