Accusé d’être impliqué dans l’enlèvement et l’assassinat des militaires bérets rouges, Amadou Haya Sanogo est jugé ce 30 novembre. Ce jugement, que les parents des bérets rouges assassinés et les organisations de défense des droits de l’homme attendent impatiemment, selon un communiqué du procureur général Mamadou Lamine Coulibaly, a été annoncé pour ce 30 novembre à Sikasso. Cette comparution de Amadou Haya Sanogo, auteur du putsch du 22 mars 2012 et président du CNDRE, s’annonce explosive, même à quelques 300 Km de la capitale Bamako.
Les parents des bérets rouges assassinés ont appris, avec joie, le 9 novembre, à travers un communiqué du procureur général Mamadou Lamine Coulibaly, de l’ouverture d’une session d’assises, le 30 novembre, au cours de laquelle seraient évoquées les affaires Amadou Haya Sanogo et celles d’autres accusés d’enlèvement de personnes, assassinats et complicité. Amadou Haya Sanogo et certains de ses acolytes seraient inculpés dans l’assassinat de 21 bérets rouges dont les corps ont été retrouvés dans un charnier, à Diago, près de Kati.
Capitaine de l’armée, Amadou Haya Sanogo s’est emparé du pouvoir à la suite du putsch du 22 mars 2012 et devient président du Comité national pour le redressement de la démocratie et la restauration de l’autorité de l’état (CNDRE). Il devient chef de l’état pendant 21 jours et est contraint d’abandonner le pouvoir sous la pression de la médiation internationale et de certains hommes politiques qui s’étaient catégoriquement opposés au coup d’Etat. Malgré sa remise de pouvoir, il demeure une autorité puissante dirigeant une importante partie de l’armée et recevant des hommes politiques et des journalistes à Kati.
Du 16 au 17 avril, le CNDRE s’adonne, à cœur joie, à l’arrestation d’anciens militaires et d’hommes politiques. Sans consulter le pouvoir en place, il s’immisce dans des affaires les plus importantes du pays et la junte semble être la véritable autorité du pays.
Mieux, le CNDRE entreprend de liquider le régiment des bérets rouges , resté fidèle au président ATT. C’est dans cette atmosphère tendue et insupportable que les bérets rouges, pour leur survie, vont enclencher une expédition punitive contre le CNRDRE. Cette expédition punitive, qualifiée de contre- coup d’état a opposé, à partir du 30 avril 2012, les bérets rouges et leurs sympathisants au bérets verts. Etant mieux armés, les bérets verts sortiront vainqueurs. Plusieurs bérets rouges seront tués et beaucoup d’autres seront arrêtés.
Ceux arrêtés et montrés sur les petits écrans de l’ORTM, disparaitront par la suite. Leurs corps (21) seront découverts dans un charnier à Diago, près de Kati, fief du CNDRE.
Comme si cela ne suffisait pas, Amadou haya Sanogo, le boucher de Kati, rancuneux, avait fait régner la terreur à travers le mensonge et la propagande. Ainsi, il trouvera un moyen pour éliminer ou mette hors d’état de nuire, tous ceux qui ne partageaient pas sa vision machiavélique. En septembre 2013, certains de ses compagnons seront assassinés dans des circonstances troublantes.
Finalement, le 27 novembre 2013, il est arrêté et écroué à Bamako. Après il sera assigné à résidence à Sélingé. Depuis, les parents et proches des bérets rouges attendent impatiemment son jugement.
Il reste attendu que l’annonce du jugement provoque chez les parents des victimes une situation perplexe. Que le procès ne soit pas un procès politique, une parodie de jugement et que la vérité éclate au grand jour.
Albela Traoré
Source: Réflet d’Afrique