La vie d’un artiste est parfois semée d’embûches, mais les seuls mots d’ordre restent le travail, la passion pour mon activité, l’équité et la vérité. Depuis le début de ma carrière, la seule chose qui était importante pour moi c’est l’épanouissement dans mon art.
Depuis quelques jours de fausses accusations et mensonges ont inondé les réseaux sociaux me concernant ainsi que toute ma famille. Ainsi nous avons décidé de vous expliquer le litige qui nous oppose au label Keyzit de Moussa Wagué.
Notre structure “Mandinka Kora Productions”, Sidiki Diabaté et le label Keyzit avaient conclu à travers ses filiales et son dirigeant, Moussa Wagué, divers contrats ; à savoir : un contrat de production, d’édition et de représentation scénique.
Ces contrats furent établis le 4 décembre 2015, avec un engagement pris par Moussa Wagué de développer ma carrière et d’agir uniquement dans nos intérêts.
Comme tout contrat de production, le producteur label Keyzit de Moussa Wagué a le devoir de prendre en charge l’ensemble des frais de productions ainsi que de s’assurer du bon déroulement des enregistrements, d’encadrer l’artiste et de s’assurer qu’il soit dans les meilleurs environnements de travail. En tant qu’éditeur, le label Keyzit, à travers Moussa Wagué, a pour devoir de diffuser la production de l’artiste, de s’assurer de sa mise en valeur avec l’accord préalable de l’artiste, de pouvoir lui rendre compte de ses ventes audiogramme, vidéogramme et de lui reverser équitablement selon le contrat l’argent que l’artiste Sidiki doit recevoir, entre autres.
Enfin, pour la représentation scénique, le label Keyzit de Moussa Wagué avait pour mission d’assurer les bookings et de répondre à toutes les demandes concernant les spectacles et la planification des tournées.
Fraude
En effet, nous reprochons à M. Wagué en tant que producteur, de n’avoir pas financé la réalisation depuis l’album Diabateba Music volume 1 sorti en 2016 aucune chanson, aucun single de Sidiki Diabaté, exceptés trois clips nous n’avons reçu de Moussa Wagué aucune participation à la production des vidéogrammes. A ce jour Sidiki a produit plus d’une quarantaine de chansons sans aucune aide ni appui du label Keyzit.
En outre tous ces produits tant audio que vidéos sont déposés sur des “plateformes” de téléchargements et sont monétisés sur Youtube par le label Keyzit sans aucun compte rendu financier fait à ma personne. La monétisation de la chaine Youtube s’élève à des centaines de millier d’euros. En d’autres termes conformément au contrat, Moussa Wagué devrait nous fournir chaque semestre (6 mois) un compte rendu des ventes audio et vidéo, entre autres.
Hélas, un seul décompte nous est parvenu et je n’ai perçu aucune compensation financière, ni bénéficié d’aucun fruit de ses durs labeurs sur le préfinancement total de “Mandinka Kora Productions”.
Des productions étaient déposées à la Sacem, sans signature d’aucun droit de cession de ma part, ce qui relève directement d’une “fraude”.
Par ailleurs, Moussa Wagué nous a fait signer un contrat datant du 14 octobre 2017 avec un cachet de 10 000 euros pour le concert du Bataclan, à ce jour nous n’avons jamais rien perçu, plus grave j’ai été obligé de payer tous les musiciens et mon staff ayant fait le déplacement.
Pis, les bookings étaient très souvent dirigés vers d’autres artistes du label Keyzit, même quand cela m’était destiné.
Des avances pour les spectacles étaient perçues en mon nom, sans que je ne sois au courant, tel que le canada etc.
En avril 2018, nous avons reçu une saisie conservatoire de la somme de 400 000 euros de la part de Moussa Wagué, concernant l’implication de Sidiki Diabaté à l’album “Lamomali” dont le contrat est antérieur à celui du label Keyzit, car signé en avril 2015. Cet album a été une consécration de la culture entre le Mali et le reste du monde, car il nous a valu les “Victoires” de la musique en France.
Un exercice illégal au Mali
Pis encore aucun artiste Keyzit n’a la possibilité de percevoir un droit d’auteur au Mali, car nous avons découvert que la société Keyzit existe illégalement sur notre territoire, le label Keyzit n’est pas déclaré au Bureau malien des droits d’auteurs (Bumda), et n’a jamais versé 5 francs aux artistes Keyzit depuis son existence. Nous sommes donc face à une situation d’arnaque et de désarroi.
Malgré mes centaines de milliers de followers, je n’ai aucun contrôle sur les publications faites sur les réseaux sociaux à travers ma page Facebook. Tous mes codes étant en leur possession afin que je ne puisse dénoncer aucun de ces agissements. Chaque publication faite par moi sur ma page était automatiquement supprimée ou modifiée.
Malgré ces manquements évidents au contrat ainsi que ces multiples arnaques conduits par l’avidité, nous avons cherché à discuter à plusieurs reprises avec Moussa Wagué, tant Sidiki Diabaté que son staff, sa famille afin d’arriver à un accord aboutissant à la satisfaction des différentes parties. Malheureusement, ces multiples réunions n’ont pas changé grande chose aux comportements de Moussa Wagué.
Nous avons donc décidé, de tirer les conséquences juridiques imposées par la loi et les conventions internationales applicables en pareille circonstance. En initiant les procédures adéquates ; nous avons juste tenu à faire respecter nos droits en tant qu’artistes. Il s’agissait pour nous de demander à la justice de sanctionner le comportement fautif de Moussa Wagué du label Keyzit.
Nous avons transmis notre dossier à notre avocat qui a saisi Monsieur le procureur d’une plainte dirigée contre Moussa Wagué pour abus de confiance, escroquerie et contre façon.
Une enquête fût ouverte et Moussa Wagué fut interpellé. Après les différentes auditions, Moussa Wagué, par le biais de ses avocats, a demandé l’arrêt des procédures pour l’ouverture des négociations. Nous avons accepté son offre et entamé les démarches pour un accord définitif. Après avoir défini les termes de la rupture avec son staff, nous fûmes étonnés de constater le premier communiqué officiel de Moussa Wagué diffusé sur les réseaux sociaux.
Abus de confiance
Face à ce refus évident de négociation, nous avons donc décidé de reprendre la procédure et de laisser la justice malienne se charger de cette affaire.
Nous espérons qu’un accord sera conclu, matérialisé et homologué par le tribunal, conformément à la procédure de médiation pénale.
Nous sommes porteurs de valeurs et nous sommes disposés à assurer notre défense en tout lieu et en toute circonstance.
Le préjudice que nous avons subi du fait du label Keyzit avoisine des millions d’euros, à titre provisoire.
Grâce à Dieu, mon père Dr. Toumani Diabaté très exemplaire, a fait de moi l’artiste brillant et accompli que je suis aujourd’hui. Il a aussi fait de moi le premier plus jeune artiste du continent africain à avoir été nominé aux Grammy Awards bien avant la signature chez le label Keyzit de Moussa Wagué. C’est aussi grâce à la bonté de mon père et aux liens qu’il a avec la famille Wagué que Moussa est parvenu à ses fins.
Moussa Wagué a été pour moi, un membre à part entière de ma famille, mais malheureusement pour lui je n’ai toujours été qu’un esclave. Mon but n’est pas de le détruire ou de briser sa vie, mais de pouvoir exercer ma profession librement, d’accéder à ce à quoi j’ai droit et de protéger les autres artistes de ce fléau, car je ne suis pas seul à avoir subi ce type de malhonnêteté, d’arnaque, d’escroquerie, et d’humiliation à grande échelle de Moussa Wagué et son label fictif.En aucun cas cette situation m’est profitable.
Ces trois dernières années ont été remplies d’escroquerie, de peine, d’abus de confiance, d’esclavage, d’agissements contre mon gré, d’humiliation pour moi, mon staff et ma famille, mais je n’ai jamais relâché, car j’aime mes fans et les décevoir était pour moi une chose impensable.
En ces quelques lignes j’espère vous avoir fait comprendre la situation que je traverse, car vous sachant un soutien indéfectible, j’irai jusqu’au bout pour vous, pour moi ainsi que pour tous les artistes.
Merci de votre compréhension, le meilleur reste à venir Inch Allah.
Signé Sidiki Diabaté
Fait le 31 juillet 2018
Aujourd’hui-Mali