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Arts, culture et patrimoine africains : Une stratégie en chantier pour le président malien

Bamako, 15 octobre (AMAP) La toute première réunion du Comité consultatif sur les arts, la culture et le patrimoine, s’est ouverte, depuis lundi, à Bamako, pour tracer les pistes du succès de la mission confiée par l’Union africaine (UA) au président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, dans la promotion des arts, de la culture et du patrimoine africains, a constate l’AMAP.

L’exercice regroupe un aréopage d’éminentes personnalités du monde de la culture (cinéastes et écrivains), des historiens, sociologues qui, durant deux jours, vont élaborer une stratégie pour le succès de la mission confiée au président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, Champion de l’UA pour les arts, la culture et le patrimoine.

L’ouverture des travaux, présidée par le chef de l’Etat, s’est déroulée en présence du Haut représentant de l’UA pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya et de la ministre de la Culture, N’Diaye Ramatoulaye Diallo.

C’est le Pr Alioune Sall, conseiller spécial du président de la République, qui a situé le contexte de cette rencontre, avant d’énoncer l’architecture du programme de travail. D’abord, il a souligné le caractère inédit de la désignation d’un Champion pour la culture dans l’histoire de l’UA. Une innovation qui constitue une remarquable opportunité, « car tout est à imaginer et à construire ». C’est donc un défi de taille pour ceux qui se demandent en quoi les arts, la culture et le patrimoine sont nécessaires au développement de notre continent.

Pour le Pr Sall, la question qui est posée à cette rencontre est : Que faire ? Et à cette question cruciale, dira-t-il, la réponse du président Keïta pourrait être résumée en deux postulats. Le premier est que l’Afrique a besoin de décrypter et de déconstruire les notions (arts, culture et patrimoine) pour en connaitre les sens. « Et les sens, a-t-il expliqué, doivent être compris comme des significations, mais également comme des directions’. En effet, « ceux compris comme significations nous renvoient à la question de savoir lesquelles, dans la myriade de définitions et d’approches de ces notions, l’Afrique choisit-elle de retenir ou de privilégier ». Et le Pr Sall de poursuivre : « ceux compris comme directions conduisent à poser la question de savoir vers quoi allons-nous sur ces notions ?»

ENTRÉE EN SCÈNE– Prenant la parole, le président Keïta a rappelé que c’est son homologue rwandais, Paul Kagamé, qui a eu l’idée de le proposer à cette charge. Un choix à travers lequel l’UA a voulu signifier et célébrer le « Mali de Ahmed Baba, de Thierno Bocar… ». Ibrahim Boubacar Keïta a dit mesurer le poids de la responsabilité confiée au Mali. Mais, a-t-il estimé, « ce n’est pas une affaire malienne », elle est africaine.

Il a informé les membres du Comité de ce qu’il a déjà accompli en termes de plaidoyer pour la culture. D’abord à Niamey, au Niger, à l’occasion d’une réunion des chefs d’Etat consacrée à la création de la Zone de libre échange économique panafricaine. Par la suite, Ibrahim Boubacar Keïta a œuvré à la mise en place des différents étages de sa mission, notamment le Comité des pairs et le Comité consultatif. Ensuite, à Luanda, lors du Forum panafricain sur la culture de la paix, il a fait sa première entrée en scène.

Le président Keïta a souligné combien ce comité est important. Il ne s’agit pas, selon lui, d’une conférence de plus pour faire dans la mode du temps. S’adressant aux participants, il a relevé la pertinence de leur choix, tout en magnifiant leurs parcours, leurs œuvres et leur souci de l’Afrique.

« Aucun d’entre vous n’est ici en raison d’une quelconque complaisance, mais le souci que la mission à nous confiée soit portée de la manière la plus pertinente », a-t-il déclaré, convaincu que ces deux jours de travaux conduiront à l’atteinte de cet objectif.

Selon le chef de l’Etat, les participants devront écarter certains risques, notamment celui d’un essentialisme négro-africain ou arabo-berbère qui nous couperait du monde. « Ou à l’inverse, a-t-il poursuivi, la dissolution dans un universel qui, dans les conditions actuelles, à toutes les chances d’être un universel de surplomb ».

Par ailleurs, il a dit sa volonté de faire des efforts pour rehausser la part de la Culture dans le budget d’Etat. Un des participants avait glissé cette doléance, lors du tour de table qui avait permis à chacun de présenter son centre d’intérêt et ses attentes par rapport à la réunion. D’autres avaient, plutôt, mis l’accent sur la nécessité de renforcer les infrastructures dédiées à la promotion de la culture, la labellisation des patrimoines africains, l’opérationnalisation de la Charte de la renaissance culturelle africaine…

ID/MD (AMAP

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