Ibrahim Boubacar Kéita, président malien vient de nouveau d’être éclaboussé suite à l’arrestation de Michel Tomi et deux autres maliens parmi lesquels un des meilleurs amis du président de la République et chargé de mission à la présidence. Ils auraient été arrêtés dans la même affaire qui lierait notre président de la République. IBK sera t-il dans le viseur des autorités judiciaires françaises ?
On se rappelle que dans une affaire scabreuse, et selon des informations publiées par le Quotidien français « Le Monde » et intitulé : « La justice sur la piste du « parrain des parrains », IBK est indexé d’entretenir certaines relations avec Michel Tomi soupçonné d’appartenir à un réseau mafieux,
Avec l’arrestation de Tomi, des langues commencent à se délier pour dire que le Châtelain de Sébénikoro ne peut plus se rendre à Paris. Selon des informations, un membre du cercle présidentiel malien est arrêté pour les mêmes motifs qui ont conduit à l’attestation de Tomi. Ce cadre, proche du président, vient d’ailleurs d’acquérir un terrain vierge à 200 millions de FCFA à Hamdallaye ACI. IBK semble inquiet et solliciterait l’aide de certains amis de Hollande. Malheureusement, dans la sous région, IBK serait en perte de vitesse. Ni Macky Sall ni Blaise Compaoré, encore moins Yahi Boni et Alassane Ouattara ne le portent au cœur.
IBK, qui a pris l’habitude des voyages princiers avec séjour dans des hôtels les plus luxurieux de la planète terre est acculé jusque dans ses derniers retranchements.
Souvenons-nous que la présidence malienne avait nié l’évidence des faits et décidé de porter plainte. IBK a-t-il léché ses babines dans l’abreuvoir de TOMI, un homme épinglé par la justice française ? D’aucuns n’ont pas hésité à répondre par la positive. Sinon, pourquoi ce chargé de mission à la présidence, l’homme à tout faire d’IBK a été arrêté en France dans le cadre du blanchiment en bande organisée ?
La justice était aux trousses de Tomi
Deux juges et des dizaines d’enquêteurs travaillaient sur ce dossier explosif depuis de longs mois. Pour eux, pas de doutes possibles : l’homme d’affaires corse Michel Tomi, 66 ans, à la tête d’un empire industriel en Afrique, est le dernier «parrain des parrains» français. L’affaire risque même de provoquer de forts remous dans les milieux diplomatiques, avec la mise en cause pour corruption du président malien, Ibrahim Boubacar Keita, dit « IBK », selon Le Monde.
Depuis le 25 juillet 2013, date de l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet de Paris pour « blanchiment aggravé en bande organisée », « abus de biens sociaux » et « faux en écriture privée », les juges Serge Tournaire et Hervé Robert enquêtent en toute discrétion sur Michel Tomi, son groupe industriel Kabi, mais également sur ses réseaux politiques. L’homme est soupçonné de blanchir en France une partie de l’argent gagné en Afrique. Et de financer des présidents africains. Plusieurs chefs d’Etat seraient impliqués dans le « système Tomi » parmi lesquels IBK.
Deux enquêtes financières ouvertes à Ajaccio et Marseille, ainsi que des rapports de Tracfin (l’organisme anti-blanchiment de Bercy), visant M. Tomi, ont été centralisés à Paris à l’automne 2013, et joints au dossier. En mars, les magistrats ont frappé fort : ils ont demandé un réquisitoire supplétif au parquet, afin d’étendre leurs investigations à des faits de « corruption d’agent public étranger ». Leur cible : Ibrahim Boubacar Keita, président du Mali depuis septembre 2013, activement soutenu par la France. C’est dire si l’affaire gêne la diplomatie française. La présidence malienne n’a pas répondu aux sollicitations réitérées du journal LeMonde.
Connexions amoureuses Tomi – IBK
Avril 2012, par un bel après-midi printanier, un homme en costume azur sort du restaurant parisien huppé La Maison de la truffe, escorté… : c’est IBK qui serre dans ses bras Michel Tomi qui aurait fourni des vêtements de marque au futur président malien, et payé ses séjours à l’hôtel parisien La Réserve, tout en mettant à sa disposition des avions pour sa campagne présidentielle. Les policiers, en planque, mitraillent la scène au téléobjectif.
Fin juillet 2013, la police judiciaire est saisie par les juges Tournaire et Robert. Une petite équipe travaille dans le secret. Au sein de la direction centrale de la PJ, l’enquête provoque des dissensions : le clan Tomi a des amis dans la maison, comme dans le monde politique. Placé sur écoute, M. Tomi est bavard au téléphone. Il discute avec ses hommes de main, chargés de rapatrier l’argent en France. Le nom d’IBK revient souvent, comme révélé par Le Monde. Le même Tomi est présent à la cérémonie d’intronisation d’IBK, à Bamako, en septembre 2013, dans un coin, pour ne pas se faireremarquer.
En décembre 2013, en marge d’un sommet africain qui se tient à Paris, IBK effectue un déplacement privé à Marseille, où il est pris en main par les hommes de M. Tomi. Celui-ci multiplie les séjours dans la cité phocéenne : il se rend deux fois par mois à l’hôpital de la Timone. Plus récemment, du 8 au 10 février, M. Tomi héberge son ami, tous frais payés, dans une suite du palace parisien le Royal Monceau. Il lui procure aussi des véhicules haut de gamme. Il s’occupe même de sa sécurité.
L’enquête a conduit les policiers au cœur de l’empire Tomi. Selon les services de renseignement, il est depuis 2009 l’unique détenteur d’une autorisation d’ouverture de casinos à Bamako, où il a créé la salle de jeux Fortune’s club. D’après les enquêteurs, IBK y détiendrait des parts.
C’est cet homme qui vient d’être arrêté en France. Un membre du cercle présidentiel aussi, natif de Tombouctou, jugé digne par IBK de travailler avec lui. Agacé et accablé, IBK se fait des soucis. Car dans le prolongement de l’affaire, un doigt accusateur lui est pointé, comme si la chute de l’Epée de Damoclès suspendue sur sa tête, ne le raterait pas. Affaire à suivre…
Issiaka Sidibé
SOURCE: Le Matinal