Au Mali, l’annonce a pris tout le monde de court. Le général de Brigade Moussa Sinko Coulibaly, ancien haut responsable de la junte de Kati et ancien ministre de l’administration, a notifié, le jeudi 30 novembre 2017, au président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, sa décision de démissionner des forces armées maliennes pour, dit-il, contribuer autrement à trouver des solutions aux défis auxquels le pays est confronté.
« J’ai l’honneur de vous présenter ma démission des forces armées à compter de ce jour 30 novembre 2017. Ce choix est lié à mon ambition de vouloir contribuer autrement à trouver des solutions aux défis politique, économique, éducatif, culturel et social auxquels notre pays est confronté », explique, dans sa lettre de démission, Moussa Sinko Coulibaly qui était jusque là le Directeur Général de l’Ecole de Maintien de la Paix (EMP-ABB), un poste où on entendait rarement parler de lui.
Moussa Sinko Coulibaly était encore colonel et directeur de cabinet de Amadou Haya Sanogo, l’auteur du putsch du 22 mars 2012, lorsqu’il fut nommé ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire le 24 avril 2012 dans la première équipe gouvernementale constituée par la transition dirigée par le Professeur Dioncounda Traoré. Chargé d’organiser les élections présidentielles de 2013, il se fait remarquer par une bourde monumentale.
Il a déclaré, en effet, le candidat Ibrahim Boubacar Kéïta vainqueur juste après le premier tour et bien avant la proclamation définitive des résultats qui verront IBK affronter Soumaila Cissé lors d’un second tour. Un épisode qui fera croire à beaucoup d’observateurs à l’existence d’une collusion entre l’ex junte de Kati et le candidat IBK afin que ce dernier gagne les élections présidentielles de 2013. La question qui taraude les esprits aujourd’hui est de savoir si le « compagnon » de Sanogo, a démissionné de l’armée pour des ambitions politiques, voire être candidat aux élections présidentielles de 2018.
Quelques jours séparent la démission de Mamadou Sinko Coulibaly de celle du ministre de la justice Me Mamadou Ismael Konaté du gouvernement malien. Ce dernier aussi est réputé être un ancien proche collaborateur de Amadou Haya Sanogo qui est en détention préventive, depuis 2013, dans l’affaire des 21 bérets rouges disparus dont les corps ont été retrouvés dans un charnier à Diago en 2013.
Bien avant ces démissions, plusieurs autres proches collaborateurs du président de la République ont jeté l’éponge. Le Dr Etienne Fakaba Sissoko, conseiller chargé des questions économiques à la Présidence de la République, a démissionné en avril dernier. Un mois plus tard, Racine Thiam, le chef de la cellule communication de la présidence, a aussi rendu son tablier.
M.K. Diakité
Source: Le Républicain