Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Tiéman Hubert Coulibaly, était en visite lundi au Centre d’instruction Boubacar Sada Sy de Koulikoro. Il était accompagné des membres de son cabinet et du chef d’état major général adjoint des armées, le général de brigade Didier Dacko.
Son déplacement dans cette école de formation des militaires a permis au ministre Coulibaly de mesurer le mental de nos soldats, mais aussi et surtout, de vérifier de visu la qualité de la formation qu’ils reçoivent depuis deux ans environ.

Depuis 2013, en effet, les forces armées maliennes sont en formation quasi ininterrompue à Koulikoro sous la houlette de l’EUTM (Mission de formation théorique et pratique de l’Union européenne). De l’avis des jeunes soldats, les cours dispensés permettent une « mise à niveau excellente » tout en apportant des connaissances conformes aux réalités du monde moderne dans le domaine militaire.
De l’arrivée de l’EUTM dans notre pays à nos jours, la mission a assuré la formation de plusieurs centaines d’éléments des forces armées du Mali dont un nombre important se trouve actuellement sur le terrain à différents endroits du territoire national.
Au Centre Boubacar Sada Sy, plus de trois cent cinquante jeunes officiers et sous-officiers, dont la moyenne d’âge est de 22 ans, reçoivent actuellement une formation de haut niveau à la fois de commandement et d’aguerrissement.
Compte tenu de l’importance de cette formation des futurs cadres moyens de l’armée à Koulikoro, le ministre a jugé nécessaire de venir sur le terrain discuter non seulement avec les formateurs militaires européens de l’EUTM, mais aussi avec les jeunes soldats.
A son arrivée à Koulikoro, Tiéman Hubert Coulibaly et sa délégation ont été directement conduits sur le terrain où des élèves officiers et sous-officiers étaient en plein exercice pratique sous le regard vigilant des formateurs maliens et européens.
Le commandant du Centre d’instruction Boubacar Sada Sy, le colonel Nouhoun Mamadou Traoré, a souligné le double avantage que les jeunes soldats peuvent tirer de cette formation. Dans un premier temps, a-t-il dit, elle permet incontestablement de renforcer leur capacité militaire. Ensuite, poursuivra-t-il, nantis des connaissances acquises après la formation, les jeunes soldats pourront les transmettre à d’autres qui à leur tour aussi peuvent les répercuter.
Cette formation met les jeunes soldats « au diapason du commandement », tel qu’enseigné dans les pays développés et conformément aux exigences de la vie militaire moderne. «Nantis de ces connaissances acquises durant ce travail, sur le terrain ils seront loin d’être dépaysés. Bien au contraire, ils se retrouveront facilement et sans grande difficulté », a résumé le colonel Nouhoun Mamadou Traoré.
Les officiers et sous-officiers européens en charge de nos jeunes soldats ont déjà une bonne impression de ces derniers. « Il faut que l’apprenant sache qu’il est apprenant et qu’il se dit qu’il ne sait rien pour chercher à savoir davantage. Et c’est que nous avons pu constater dès le début de ce travail », ont-ils indiqué.
Confirmation du sous-officier d’active Assétou Dénon. « Nous avons beaucoup appris durant cette période et nous avons pu constater la nette différence entre les enseignements que nous avons reçus ici aussi bien dans la théorie que dans la pratique. En tant que femme, je me sens très à l’aise, je ne souffre d’aucune discrimination de la part de nos formateurs et je suis prête à servir mon pays », a assuré la jeune militaire.
Le ministre Tiéman Hubert Coulibaly a, lui, attiré l’attention des élèves officiers et sous-officiers sur l’importance de ce qu’ils sont en train d’apprendre pour « la défense de la patrie toute entière ». Il a encouragé les uns et les autres à continuer sur cette lancée, avant de les assurer du soutien des plus hautes autorités et de l’ensemble du pays. « Vous pouvez compter sur nous et sur l’ensemble du peuple malien », a-t-il promis.
Le chef du département de la Défense et des Anciens combattants a insisté sur ce que ces jeunes, actuellement en formation, doivent aux forces armées européennes qui ont accepté de voler au secours de notre pays durant cette période particulièrement difficile. « Soyez surtout reconnaissants envers ceux qui vous inculquent leurs connaissances », a-t-il dit en substance.
A la suite du ministre Coulibaly, le chef de la force d’entrainement de l’EUTM, le colonel espagnol Juan Sevilla, a expliqué que les formations de la mission européenne constituent une opportunité d’encadrer et de former les futurs officiers et sous officiers de l’armée malienne pour la défense de la patrie.
Très optimiste, l’officier espagnol a souligné sa bonne impression sur les militaires maliens. « Nous avons constaté qu’ils sont unis pour la même cause. Ils ont un sens impressionnant de l’unité et ont tous envie de servir ce pays », a-t-il constaté.
Pour rappel, la direction de l’EUTM est tournante. Après les officiers espagnols dont la mission est arrivée à terme, il revient maintenant à l’Allemagne d’assurer la direction de la mission. Le nouveau chef de l’EUTM, un officier supérieur allemand, est incessamment attendu dans notre pays.

Mh. TRAORE

source : L’Essor