Que puis-je dire et quel meilleur hommage que ces témoignages éloquents, poignants et pleins d’émotion de ses frères, camarades, amis et compagnons.
Oh mort, vérité céleste qui dénombre par son langage singulier, cruel et lugubre, le néant de l’être humain qui n’est fait que d’eau et poussière !
Vous l’avez tous affirmé et dit : A Dieu nous appartenons, à Dieu nous retournons. La famille Boubèye Maïga vous remercie pour les bénédictions et les prières.
Comme dit l’autre : l’heure de Dieu étant toujours la meilleure, notre frère a répondu à l’appel de Dieu en ce Lundi béni d’Allah et inhumé ce Jeudi aimé du Prophète Mohamed (Paix et Salut sur lui). Que le Seigneur l’accueille dans sa félicité et lui accorde un repos éternel mérité. Soumeylou, notre frère, notre père, comme le diraient nos enfants.
Le camarade, l’ami, humble attentif à chacun et tous dans son moindre ressentiment nous quitte par la volonté de Dieu.
Dois-je vous dire que tous jeunes mes ainés Abdoulaye, Hadèye, Kanna, mes cadets Mamo, Tiégoum, Adama, Henna, Alido, Mohamed et moi avons vite été pris en charge suite à la mort de notre papa Boubèye Djina Maïga par Oumar et Soumeylou depuis 1976 où j’avais à peine 16 ans. Depuis, nos deux ainés nous ont pris, à bras le corps, avec la bénédiction de nos mamans et autres frères et sœurs de notre feu père.
Soumeylou, encore étudiant, s’est soudé à son frère Oumar qui venait de commencer sa carrière de Professeur d’enseignement secondaire. Et comme un tisserand et un tailleur ils ont conjugué leurs efforts et nous ont permis d’être des frères aussi soudés et aussi forts que notre contrée, nos concitoyens de la cité des Askia peuvent le témoigner.
Nourris à la sève de l’US-RDA et la lutte contre le colonialisme et l’impérialisme, Soumeylou notre ainé n’a cessé de cultiver et nous inculquer ses valeurs.
Soumeylou dans notre famille, c’est l’humanisme pour ne pas dire l’humanité, le calme, l’entregent, la disponibilité, toujours à l’avant d’une réunion de famille pour solutionner un problème ou l’avenir de l’un d’entre nous.
Bannissez la haine et la rancune. Elles n’apportent jamais rien, nous enseignait-il.
Soumeylou a toujours cru en la famille, l’éducation, la dignité et l’honneur. Il nous a toujours formés à la défense et la promotion des valeurs : fraternité, amour et travail. C’est aussi cela qu’il a toujours forgé et défendu au plan national au risque d’être qualifié de téméraire et tout ce dont on peut l’accuser et qui lui a valu le cynisme avec lequel il a été arbitrairement traité jusqu’à sa mort en prison le lundi 21 mars 2022.
Au-delà de la famille, des voix plus autorisées que la mienne pourront témoigner de son dévouement pour sa ville natale à travers des réalisations sur lesquelles vous me permettez de ne pas m’épancher aujourd’hui.
Que puis-je dire après vos témoignages sauf à paraphraser avec votre permission un autre ami et frère: “Nous sommes un de ses jours tristes où les mots semblent superflus mais où les silences ne suffisent pas non plus. Peut-être, allier les mots et les silences crée cette spiritualité si nécessaire, si indispensable au milieu des vents contraires”. Et de conclure : “Vous avez fait ce que vous avez pu, Dieu a fait ce qu’il a voulu”.
Et c’est Dieu qui a retiré à Soumeylou la vie ce lundi béni et permis son inhumation ce Jeudi bien aimé du Prophète Mohamed (Paix et Salut sur lui).
Courage à nos enfants afin de continuer sous notre bénédiction à nous l’œuvre familiale et patriotique de leur père. Oui, il nous a fait tout ce qu’on est en droit d’attendre d’un frère. Hélas vis-à-vis de lui nous n’avions que des droits.
Enfin, mon propos finissant, chers camarades politiques de Soumeylou Boubèye Maïga, j’ose espérer que la mémoire de Soumeylou et son engagement pour la démocratie seront assurés avec la bénédiction d’Allah (SWT).
Adieu mon frère !
KOY IR GOO KAA. IRKOY MACHI IR KA NI GAR N’DA HAWI.