Ces dernières semaines, plusieurs vidéos et publications de propagande d’AQMI et d’Ansar Eddine tentent de montrer qu’Iyad ag Ghali serait en position de force dans le nord du Mali. Pourtant, tout laisse à penser que le chef du JNIM serait acculé voire aux portes de la défaite.
A en croire ce qui sort sur les réseaux sociaux, la région du grand nord malien serait une zone sous contrôle du JNIM, en particulier du groupe Ansar Eddine. Iyad ag Ghali y règnerait donc en maître avec ses hommes de main tels que Sidan Ag Hitta, Abdoulaye Ag Albaka ou encore Alghalasse Ag Sidi. Certes, ils ont l’avantage de la géographie très particulière des Adrars, très escarpée, qui offre de nombreux refuges.
Cependant, il convient de s’interroger sur ce que ce contrôle veut réellement dire. Ansar Eddine procède en terrorisant la population, en la spoliant et en tentant de lui imposer la « charia ». Bien souvent, dans leurs fiefs, ils attaquent des communautés et s’en prennent aux notables. Par ailleurs, le motif de ces expéditions punitives est de ne pas avoir payé la « zakat » ou alors d’avoir aidé le MNLA ou le GATIA.
Sur le plan militaire, AQMI se vante de contrôler cette région du Sahel comme Iyad ag Ghali le dit dans ses multiples vidéos dont la dernière a été diffusée fin août ! Dans celle-ci, il fait un parallèle avec la prise de pouvoir des Taliban en Afghanistan et se targue d’avoir précipité le départ de l’armée française du Sahel. Alors que la situation dans notre pays n’est en rien comparable avec celle de l’Afghanistan, il semble que les militaires français restent au Sahel.
De nombreuses annonces récentes ont été claires. De plus, la coopération militaire entre la force Barkhane, en appui, et les forces armées locales vont se poursuivre dans le cadre de la lutte contre les terroristes. En réalité, Iyad ag Ghali et ses hommes sont acculés dans cette zone du nord Mali. Il y a peu, on a pu voir le chef du JINM dans une vidéo en train de tirer avec une arme visiblement difficile à manier et dont il ne maitrisait vraisemblablement pas le fonctionnement.
A en croire le message qu’il veut faire passer, Ansar Eddine serait en capacité de tirer des obus contre ses ennemis. Pourtant, il suffit de s’attarder sur ladite vidéo pour se rendre compte qu’il manipule l’engin de façon aléatoire voire dangereuse. Il est ainsi possible d’en déduire que l’obus a plus de chance de toucher la population que d’atteindre son objectif réel.
Tout le contraire de nos FAMa qui, comme leurs alliés, utilisent ces armes. Acculés, les terroristes d’AQMI ne peuvent bien souvent rien faire contre une telle puissance de feu !
De même, pour la lutte contre les engins explosifs improvisés, largement maîtrisée par les militaires engagées dans la région, les forces armées maliennes et la MINUSMa disposent de capacités permettant de contrer ou de faire face aux attaques dispersées d’Ansar Eddine. D’ailleurs, très présente dans la région du grand nord, la MINUSMa dispose de plusieurs bataillons du génie très bien équipés et aptes à désamorcer des mines et autres engins artisanaux dans les régions de Kidal, Tessalit ou encore Aguelhok.
Alors qu’AQMI pense régner sur la région des Adrars, ses villes, ses villages et ses routes, il est possible d’affirmer qu’il ne s’agit que d’un contrôle de façade.
Les apparences sont parfois trompeuses et Iyad ag Ghali est plutôt proche de la fin que ce qu’il veut bien laisser paraître. Tant que le terrorisme n’aura pas été éradiqué dans tout le pays, la lutte contre les djihadistes par nos valeureux FAMa et nos forces partenaires se poursuivra.
Mamado Bare