Lors de la cérémonie d’ouverture de l’atelier d’échanges sur la situation sociopolitique et religieuse au Mali organisé par le Haut Conseil Islamique, le ministre des Affaires Religieuses et du culte a tenu des propos considérés polémistes. Vexées, d’autres sensibilités religieuses, notamment des chrétiens l’ont rappelé à l’ordre et ont invité l’Etat à veiller à ce que la laïcité ne soit mise en cause.
Le discours prononcé par le ministre des Affaires Religieuses et du Culte à la cérémonie d’ouverture de l’atelier d’échange sur la situation sociopolitique et religieuse au Mali est au cœur d’une polémique. Il considéré, par certains, comme une menace à la laïcité.
En effet, le Collectif des intellectuels chrétiens pour la cohésion sociale, la bonne gouvernance et la paix trouve que les propos du ministre Koné mettent en cause le caractère laïc de la république du Mali. En plus de cela, les cadres chrétiens estiment qu’ils favorisent l’application de la charia au Mali, l’annulation de tout projet de loi n’étant pas en conformité avec les principes de l’Islam et même la transformation du Mali en une « République Islamique » que le ministre a affirmé dans son allocution.
C’est pourquoi, « soucieux de la préservation d’un climat social apaisé, attachés au respect de la constitution, attachés au respect du caractère laïc et républicain de notre patrie, le Mali », les cadres chrétiens du Mali, réunis au sein du collectif des intellectuels chrétiens pour la cohésion sociale, la bonne gouvernance et la paix ont vivement condamné cette attitude qui ne relève pas des prérogatives du ministre. Selon eux, « le ministre est sorti de ses prérogatives en tant que représentant légal de l’État à ladite cérémonie ». Ces intellectuels ne tolèrent pas au ministre Mahamadou Koné pour sa sortie. «On condamne avec la dernière énergie, la violation flagrante de l’un des principes fondamentaux de la constitution de la république du Mali, plus précisément son article 25 qui stipule que : « le Mali est une république indépendante, souveraine, indivisible, démocratique, laïque et sociale », a rappelé le collectif.
Tout en réaffirmant leur attachement à la préservation du caractère laïc de la république du Mali, les cadres chrétiens du Mali, Collectif des intellectuels chrétiens pour la cohésion sociale, la bonne gouvernance et la paix ont invité le gouvernement de transition à prendre les dispositions nécessaires afin de rappeler le ministre à l’ordre constitutionnel, et au respect de ses prérogatives et de veiller à ce que désormais cela ne se reproduise.
Il faut signaler que l’association 3RNA-MAAYA de Doumbi FAKOLY a également manifesté sa préoccupation sur le sujet. « Nous occuperons notre place dans ce monde, dans ce Mali qui est le nôtre, pas le Mali des musulmans… Nous sommes chez-nous et c’est notre tradition qui va valoir… »
Issa Djiguiba
Source: LE PAYS