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Après le revers de Kidal, Blaise avec tous les honneurs

Le Président burkinabé, Blaise Compaoré, en visite officiel de travail et d’amitié, au Mali d’Ibrahim Boubacar Kéita est un évènement. Qui l’aurait cru de si tôt, alors qu’il n’y a pas longtemps, le président malien voyait finie la médiation de la CEDEAO dans la crise malienne, clamant sans ambages, la souveraineté de notre pays (pourtant sous perfusion de la communauté internationale) libre de choisir son médiateur. Mohamed Djéri Maïga, vice président du MNLA, signataire de l’accord de Ouagadougou du 18 juin 2013, n’a pas manqué de rappeler que « sans le Burkina Faso médiateur de la CEDEAO, il n’y aurait pas de pouvoir légitime aujourd’hui à Bamako. C’est grâce à l’accord de Ouagadougou et c’est cet accord qui a permis la tenue de la présidentielle pour que IBK devienne président de la République ».

 Boukary Daou directeur publication journal republicain

Le virage constaté avec la visite de Blaise Compaoré au Mali peut se lire à l’aune de l’onde de choc de la débâcle militaire, politique et diplomatique de Kidal. Car, c’est peu dire qu’IBK n’était pas chaud pour la médiation de la CEDEAO. Le sommet du 30 mai à Accra, venant une semaine après le cessez- le-feu signé avec les groupes armés, a été l’occasion pour les chefs d’Etat africain de remettre en selle  la médiation de la CEDEAO. Blaise arrive à Bamako, un mois après le sommet d’Accra. Au lendemain de Kidal, IBK n’a pas le choix : une armée qui n’était pas prête, un isolement diplomatique.

Avec à son actif, l’accord cadre du 6 avril 2012 et l’accord de Ouaga du 18 juin 2013, la CEDEAO a des résultats. Aussi souhaitable qu’est le retour de la CEDEAO (qui a été négligée par le pouvoir IBK) dans la médiation de la crise malienne, c’est difficile d’ignorer que le forcing d’Alger a produit des résultats. L’Algérie a réussi à réunir les groupes armés en deux regroupements qui ont deux plateformes. L’Algérie a également obtenu des autorités maliennes le feu vert pour tenir les négociations à Alger.

Mais, si les deux regroupements ont chacun leur plateforme et sont prêts pour la négociation, le Mali n’en a pas. On ne sait pas sur quelle base le Mali va négocier sans plateforme. Or, c’est à Bamako de fixer le cap des négociations. Autrement, on ne verra pas la fin des errements politiques.

B. Daou

SOURCE: Le Républicain
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