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Après le drame de Mina : Colère contre l’Etat

Les jours passent, amplifiant l’angoisse (colère ?) de centaines familles qui ne savent encore le sort de leurs proches toujours introuvables après le drame survenu à Mina, le 24 septembre dernier. Sont-ils parmi les victimes enterrées, sans pouvoir être identifiées par les autorités saoudiennes ? Se trouvent-ils parmi les cadavres encore entassés dans des camions frigorifiés, faute de place dans les morgues? Ou sont-ils encore vivants ?  Ce sont là des questions qui taraudent les esprits, autant dans les couloirs de la cité administrative qu’au sein des familles des victimes. Celles-ci, loin de se résigner, sont au four et au moulin pour retrouver (mort ou vif) les portés disparus, « dont une dizaine ont été identifiés parmi les morts, ces derniers jours », selon le porte-parole du collectif mis en place par les familles des victimes. Au même moment, l’administration reste muette comme une carpe, laissant les spéculations prospérées.

Officiellement, le mouvement de foule qui a déborde à Mina, jour de rafât, a fait une soixantaine de morts parmi les pèlerins maliens. D’autres sources avancent 70, voire 212 morts. Et le nombre de portés disparus varie entre 157 et 294. Mais, le drame collatéral, c’est que les familles de plusieurs pèlerins sont dans le désarroi, n’ayant toujours aucune nouvelle des leurs. Jusqu’à quand ? À jamais pour certains, sommes-nous tenter de dire. En effet, il nous revient de source proche du dossier que des corps, jusque-là conservés dans des camions faute de place dans les morgues, pourraient être enterrés dans les jours à venir. «  En réalité, les saoudiens craignent que cette situation n’engendre des problèmes sanitaires. Personnellement, j’ai été sur le lieu. Je vous dis qu’à quelques mètres de ces camions, on respire difficilement à cause de l’odeur. Les corps se décomposent, et on peut apercevoir les substances liquides qui s’échappent au travers des portes des camions », nous confie notre source. Et d’ajouter que « je suis certain que ces corps ne pourront pas être identifiés». C’est dire que ces dépouilles pourraient rejoindre les centaines d’autres victimes (calcinées suite à une électrocution), également enterrées sans être identifiées.

Avions-nous des compatriotes dans un de ces deux lots? Le pire est à craindre, quand on sait que plus de 200 pèlerins maliens restent introuvables.

L’on rassure du côté de l’administration que le nombre exact de blessés est connu. Ils sont 11, dont 4 se sont pratiquement remis sur pied. Le grand inconnu reste le nombre exact de morts et de portés disparus.  Nos tentatives d’avoir les dernières évolutions de la situation, sont restées vaines. Aucun bilan n’est disponible au niveau du ministère des affaires religieuses et du culte, même si le chargé à la communication affirme que le département est à pied d’œuvre pour donner, le plutôt possible, un bilan définitif. Idem du côté de la maison du hadj, dont le directeur refuse de communiquer sur le drame.

Ainsi, des centaines de familles éplorées, dont certaines se trouvent dans des coins les plus reculés du Mali, s’estiment laisser pour compte.  Leur seule source d’espoir et de réconfort : une cellule mise en place par des jeunes bénévoles (membres de l’association des familles des victimes de Mina) qui s’investissement pour répondre au besoin d’information des populations.

 

Le laxisme de l’Etat

À croire le porte-parole de l’association, Malik Konaté, leur centre reçoit des appels des familles de victimes résidant à Kayes, Ségou, Sikasso ou encore Mopti. Il y a un vide, selon lui, en terme de communication que le gouvernement se doit de combler. « Aucune information n’est donnée sur la chaîne nationale, alors que certains parents n’ont autre source d’information que l’Ortm. Nous demandons au ministre de sortir souvent à la télé, ne se reste que pendant une ou deux minutes, pour donner des informations. Et surtout fournir un bilan actualisé, car nous avons constaté des répétitions sur la liste établie par le ministère » a-t-il expliqué. Aussi, les membres du collectif souhaitent rencontrer, pour une seconde fois, le ministre Thierno, pour exprimer «leurs douleurs ». « Que les gouvernants comprennent que nous ne sommes pas contre le gouvernement. Mais nous voulons tout juste que l’Etat prenne les choses en main et qu’il joue pleinement son rôle…» a précisé Konaté. Avant d’indiquer que le réseau mis en place par le collectif a permis d’identifier parmi les morts une dizaine de Maliens. Actuellement, le collectif dénombre 149 morts.

Rappelons que pour toute information, depuis le drame de Mina et en dehors des réseaux sociaux, les Maliens en général ont juste eu droit à des messages à la nation (sans contenu) du chef de l’Etat et à deux conférences de presse. Une attitude qui ne soulage pas les familles des victimes, qui perdent espoir au fil des jours.

Issa B Dembélé

 

Source: L’Aube

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