Le mercredi 16 juillet dernier, le ministre de l’Éducation nationale, Madame Togola Jacqueline Marie Nana a personnellement saisi le chef de la Section recherches à la Brigade d’investigations judiciaires (BIJ), l’inspecteur d police Papa Mamby Keita dit l’Epervier du Mandé pour lui confier une enquête. Elle est relative à l’existence d’un réseau dans son département, qui en complicité avec des promoteurs d’écoles privées, gonflait fictivement le nombre d’élèves des établissements publics, accueillis dans leurs établissements privés pour gagner de plus grosses subventions qu’ils se partageaient en parts égales. Le ministre a mis à la disposition de l’enquêteur, la lettre anonyme à elle envoyée et qui dénonce Mady Camara, un cadre de son département. Interpellé, ce dernier a avoué et a dénoncé ses complices, au moins les promoteurs d’une demi-dizaine d’établissements privés. Après le démantèlement du réseau, c’est un autre ministre qui est intervenu pour soustraire des griffes de la justice, Madame Coulibaly Batourou Touré, promotrice de l’IFTU de Korofina, citée par Mady.
On aura beau lavé et parfumé le bouc, il se sentira toujours du bouc. L’administration malienne est gangrenée depuis des années par la corruption. Elle l’assumait d’ailleurs. Mais ces derniers temps, des slogans prêchent le contraire or, en réalité rien ou presque n’a changé. En voici la preuve. En libéralisant le secteur de l’éducation pour encourager les promoteurs privés à contribuer à faire élever le taux d’alphabétisation et à faire reculer l’obscurantisme, l’Etat subventionne annuellement en contre partie, les promoteurs d’écoles privées au prorata du nombre d’élèves qu’ils accueillent en provenance du public.
Et voilà que des fonctionnaires de l’Etat en complicité avec des promoteurs d’établissements privés détournent cette initiative et en font un fonds de commerce. Par exemple si l’Etat oriente dans un établissement privé dix élèves, le fonctionnaire véreux, de connivence avec ses complices du privé, peut gonfler ce taux à cent. Quand l’argent tombe, le partage se fait kif kif. Qu’un ministre en l’occurrence Madame Togola Jacqueline Marie Nana, bénie soit-elle dénonce ces fonctionnaires ripoux à la BJJ, laquelle a bien fait son travail en démantelant le réseau et qu’un autre ministre, parce qu’il est puissant extrait l’une des complices des griffes de la justice, alors il y a deux poids, deux mesures.
De deux choses l’une, soit on élargit tout le monde, ou on reprend Madame Coulibaly Batourou Touré. Le ministre de l’Education nationale avait été saisi par une lettre anonyme qui accuse nommément de falsification, Mady Camara, informaticien à la Direction nationale de l’enseignement technique et professionnel, Division vie scolaire au ministère de l’Education nationale.
Le mercredi 16 juillet dernier, Madame le ministre a transmis la lettre anonyme à l’Epervier du Mandé qui a ouvert une enquête sous les ordres du Commissaire principal de police Joseph Doumbia, commandant à la BIJ. Interpellé et soumis à un interrogatoire pendant 24h, Mady a reconnu les faits et a dénoncé les établissements complices. Ce sont Madame Coulibaly Batourou Touré, promotrice de l’IFTU de Korofina, l’INEMA également à Korofina dont le promoteur et sa famille seraient partis en Côte d’Ivoire pour passer leurs vacances. Il y a aussi le CEPE de Djicoroni Para, tenu par Souleymane Sacko. Ce dernier a d’ailleurs été truandé par M. Oumar Touré, l’un des professeurs de son établissement grâce à qui il a fait la connaissance de Mady.
Chargé de remettre à son patron 1.600.000 F CFA, il a amputé la somme de 600.000 F CFA. Il a prélevé en somme sa commission. Il y a aussi l’ITEBAC de Boubacar Konaté sis à Sogoniko et l’ETEC de Mopti. Tous à l’exception du vacancier parti en Côte d’Ivoire, de la protégée Batourou Touré et semble t-il, du promoteur de l’ETEC de Mopti recherché ont été interpellés, entendus sur procès verbal et placés sous mandat de dépôt. Le montant frauduleusement sorti du Trésor public se chiffre à 32.400.825 FCFA. Madame Coulibaly bénéficie d’une immunité de fait. Comme quoi, les Maliens ne seront jamais égaux devant la Justice.
LA REDACTION