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Après la prise d’Anéfis, médiation en cours au Mali

L’armée malienne a repris le contrôle de la ville d’Anéfis le week-end dernier. Une médiation avec les groupes armés serait désormais en cours.

Dans le nord du Mali, l’armée contrôle désormais la localité d’Anéfis. Cela a été confirmé le week-end dernier. Cette localité, située à une centaine de kilomètres de la ville de Kidal, est considérée comme un verrou stratégique. Pour de nombreux observateurs, les FAMa s’y positionneront en attendant d’éventuels nouveaux affrontements avec les éléments armés du CSP pour le contrôle des localités comme Aguelhok, Tessalit et surtout Kidal.

En attendant, et alors que des combats font toujours rage entre les deux camps, des médiations se mènent discrètement par certaines personnalités politiques maliennes pour tenter d’ouvrir un dialogue et favoriser le retour au calme. Ali Nouhoun Diallo, ancien président de l’Assemblée nationale du Mali, Ousmane Issoufi Maiga, ancien Premier ministre, Mohamed Ag Intalla, amenokal de Kidal ou encore Bajan Ag Hamatou, ancien député de Ménaka, œuvreraient pour obtenir un cessez-le-feu entre l’armée malienne et les groupes signataires des accords d’Alger.

Négociations difficiles

“Le succès de ces médiations est intimement lié à l’influence du médiateur ou des médiateurs auprès des acteurs impliqués dans le conflit”, explique l’universitaire Abdoul Sogodogo sur la DW. “Il faudrait avoir un médiateur ou des médiateurs qui sont suffisamment écoutés par les différents groupes d’acteurs et qui peuvent agiter le bâton et la carotte. Sans cette influence, il sera difficile d’arriver à convaincre les acteurs d’éviter un affrontement armé et de revenir à la table des négociations pour construire ensemble une vision partagée de la situation qui divise.”

Cette prise d’Anéfis, qui fait suite aux combats des dernières semaines a surpris certains. Mais d’autres observateurs ne sont pas étonnés. ““Il fallait que la situation évolue”, réagit Alexis Kalembry, directeur de publication à Mali Tribunes. Il évoque une situation devenue intenable pour les deux parties en raison de la non-application des accords pour la paix et la réconciliation nationale signés en 2015 à Bamako. “Nous étions dans une situation de ni paix, ni guerre. Le contexte n’évoluait pas. Il fallait bien que quelqu’un crève l’abcès. Il fallait bien que l’armée évolue vers Kidal, qu’on rebatte les cartes et qu’on discute autour du projet d’un pays unifié ou qu’on discute avec ceux qui ont des problèmes et des choses à reprocher à la République.”

L’armée récupère ses camps

Lors de la première phase de la rétrocession des camps de la Minusma au gouvernement malien bouclée le 31 août dernier, les camps d’Ogossagou, de Ber, de Ménaka et de Goundam ont été remis à l’armée malienne. Durant ce mois d’octobre, ce sont les camps d’Aguelhok, de Tessalit et de Douentza qui seront récupérés par l’Etat. En novembre, ce sera autour d’Ansongo, de Mopti et de Kidal d’être repris par les FAMa. Quant aux camps de Gao, Tombouctou et Bamako, ils seront cédés à l’armée d’ici au 31 décembre 2023. Un calendrier qui ne pourra être tenu que si les combats avec les groupes armés cessent d’ici là.

DW

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