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APRES LA MANIFESTATION DU 5 JUIN : IBK NE DEVRAIT-IL PAS SE PRONONCER ?

a manifestation contre le président de la République initiée par l’alliance formée par le FSD, la CMAS et le EMK prévue pour le vendredi 5 juin 2020 a finalement eu lieu. Malgré les appels à l’annulation, les populations ont répondu à l’appel de l’imam Mahmoud Dicko.

 

Quarante-huit heures après la manifestation, le président de la république ne s’est toujours pas prononcé. Face au contexte sociopolitique actuel du pays, une adresse du Chef de l’Etat s’impose. Le peuple Malien souhaite entendre et écouter son président. Partout on se pose des questions, on se demande comment le Président de la république va apaiser les cœurs et esprits des Maliens. Monsieur le Président, Chef de l’Etat, il est temps de parler à cœur Ouvert à votre Peuple, au Peuple Malien qui vous a porté à la tête du Mali. Il est temps que le Peuple sache que vous êtes à l’écoute. Pour l’Intérêt supérieur de la Nation et pour une communion avec lui, nous devons ensemble trouver des solutions pour que cette crise ne perdure plus. Depuis une semaine, le pays est sous tension entre certaines personnalités, pas des moindres, et les plus hautes autorités du pays au sujet de la gouvernance. Si tous les pays connaissent aujourd’hui une situation chaotique due au coronavirus, qui a réussi en quelques mois l’exploit retentissant de remettre à terre toutes les structures économiques du monde, le cas du Mali, n’est qu’un coup de massue porté à un pays déjà affaibli par la crise sécuritaire. À cette crise s’est ajoutée   celle des dernières élections législatives contestées dans certaines régions du pays : la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

En effet, face à  la situation sociopolitique dans la quelle baigne le pays, une alliance de trois organisations politiques (FSD, CMAS et EMK) ont appelé à manifester avec pour principale réclamation la « démission » du Président de la république, Ibrahim Boubacar Kéita. Même si l’acteur principal de cette alliance, l’Imam Mahmoud Dicko, ne le dit pas clairement, son porte-parole, Kao N’Djim, l’affirme très haut, et d’ailleurs c’est la position de bon nombre de manifestants présents à la place de l’indépendance le vendredi 5 juin dernier. Ceux-ci n’attendaient qu’un tel message pour passer à l’acte au regard de ce qui se murmurait çà et là au sein des manifestants. Pour dire vrai, la manifestation a rassemblé du monde pour écouter le message des leaders politiques et surtout celui de l’influent Imam Mahmoud Dicko, parrain de la CMAS. Tour à tour, ces leaders ont interpelé le président de la République sur la gouvernance actuelle du pays qui ne répond pas selon eux aux besoins de la population. Des appels qui, sûrement ne sont pas tombés dans les oreilles de sourds.

C’est en ce sens qu’au lendemain de cette marche, nombreux sont les Maliens qui espéraient une sortie du président de la République dans l’optique de faire des annonces fortes qui pourront contribuer à faire baisser la tension dans le pays. Pour eux, il ne fallait pas attendre plus de  48 heures avant que le président ne se prononce sur la situation critique du pays. Pour beaucoup d’observateurs de la scène politique malienne, le président de la République devrait prononcer un discours au lendemain d’une telle manifestation de taille et ce pour l’apaisement social et politique non seulement dans le sens de la gouvernance, mais aussi au sujet de certaines institutions dont la crédibilité est mise en cause par les citoyens aujourd’hui. Au rang de celles-ci, et pour trouver une sortie de crise, beaucoup pensent à la dissolution de l’Assemblée Nationale et le remplacement de la présidente de la Cour Constitutionnelle, deux institutions dont les présidents sont mal perçus par une frange de la population depuis le lendemain de la proclamation des résultats du second tour des législatives du mois d’Avril dernier. Ainsi, ces décisions pourront faire baisser la tension qui se fait sentir au sein de la population à travers des messages de haine et de menaces qui circulent et se propagent au jour le jour sur la toile.

Même si cette manifestation ne représente pas tous les Maliens, l’urgence s’impose et la situation actuelle voudrait que le Président de la République parle à son peuple et cela est de bonne guerre pour un « père » envers ses « enfants ». Une manière pour rassurer son peuple, pour lui montrer qu’il est écouté et compris. Car le doute qui se nourrit du silence, semble désormais prendre le pas et crée l’incertitude. Le temps de la politique politicienne est révolu et IBK se doit, au-delà de toutes considérations individuelles et politiciennes envers les premiers responsables de l’alliance organisatrice de la manifestation du vendredi 5 juin, voir l’intérêt supérieur de la nation, celle d’un président en communion avec son peuple. Se prononcer sur la situation de l’école, l’insécurité, l’économie, urge.

S’adresser dans un discours familier, à cœur ouvert, où tout malien devra se reconnaitre et se retrouver, se sentir concerné et prendre conscience de son rôle individuel, est plus qu’indispensable en ce moment. Et il appartient au Président de la République de prendre la parole pour faire taire les spéculations qui inondent les débats sociaux. Malgré toute cette agitation, il y a cela qui sont convaincus que les choses peuvent encore s’arranger et qui ont confiance au Président de la République et en ses capacités. Auquel cas, ce silence risquerait de contribuer à polluer d’avantage le climat social déjà délétère qui nourrit les suspicions, les révoltes et des lendemains incertains au bord desquelles le pays semble désormais se diriger. Car il ne faut ne faut se voiler la face, le Mali vit des temps très durs et nul ne saurait vers quoi une dislocation des pouvoirs institutionnels nous mènerait.

KADOASSO.I

NOUVEL HORIZON

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