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Après la défaite de Kidal IBK demande la tête du Chef d’Etat-major général des Armées

Tout le monde se pose des questions sur ce qui s’est réellement passé à Kidal, notamment les facteurs qui ont conduit à la déroute de nos forces armées et de sécurité.

 

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Mais comme après un match de football, il faut procéder à la critique pour tirer tous les enseignements et que les différents acteurs de la chaîne de commandement et les autorités politiques et administratives, chacun en ce qui le concerne, puisse assumer sa
responsabilité. La communauté internationale se demande encore ce qui a pu pousser le Mali à se lancer dans cette opération militaire « inconsidérée » qui s’est soldée par un lourd bilan du côté de l’armée malienne.
C’est une opération militaire mal préparée, intervenue sur un simple coup de tête et les autorités du Mali ont commis l’erreur de faire des annonces publiques du genre : « l’armée malienne monte en puissance sur Kidal » ou « 1500 hommes sont envoyés en renfort ». Quand on va en guerre, on ne donne pas certaines informations, notamment le nombre de combattants engagés dans l’offensive. Mais puisque le Mali a désormais un régime qui parle beaucoup et qui agit peu…
Normal donc qu’il y ait des problèmes de coordination sur le terrain, comme l’a d’ailleurs reconnu le gouvernement à travers la sortie honteuse de son porte-parole. La guerre est devenue une véritable science – disons même un art en pensant au Général Sun-Tzu- . Un art qui s’apprend et se pratique avec un minimum de précaution et de préalables. Surtout que la bande à Sanogo, pour mieux placer l’armée sous coupe réglée, avait procédé à un nettoyage qui a fait partir tous les officiers sortis de l’école de guerre. Plus précisément ceux qui n’acceptaient pas de se soumettre aux desiderata d’un capitaine sac à dos. L’armée se trouve
ainsi privée d’hommes valeureux à qui il faudrait faire appel parce qu’on a toujours besoin de leur expérience.
En plus, les troupes n’ont pas un moral d’enfer à l’heure actuelle, à cause de problèmes d’ordinaire et de primes. En effet, à Abéïbara et Anéfis, les militaires sont obligés de boire de l’eau décolorée transportée à bord de camions citernes. Une eau dont le taux élevé de calcaire serait nocif au corps. Alors que leurs collègues de la Minusma les snobent avec leurs montagnes de cartons d’eau minérale envoyés régulièrement depuis Bamako.
Les troupes de l’armée malienne qui ont quitté Bamako le dimanche pour parcourir plus de 1500 kms afin de rallier Kidal, ont été engagés directement dans la bataille sans avoir le temps de récupération nécessaire. Si on y ajoute qu’ils ont démarré les opérations à 10 heures, en cette période grande canicule où c’est une chaleur d’enfer qui sévit à Kidal, c’est normal que les troupes montrent une certaine fébrilité après trois heures de combat. S’y ajoute la suppression annoncée de la prime mensuelle de motivation qui s’élève à 50.000 FCFA appelée prime Sanogo dans les rangs de l’armée malienne parce que c’’est le chef putschiste qui l’avait initiée. Dans ces conditions, comment nos soldats peuvent-ils tenir face à des combattants surarmés, surentraînés et qui sont positionnés sur le terrain depuis longtemps avec des moyens logistiques et équipements qui rendraient jaloux tout bon militaire. Où sont Serval et la Minusma ?
On a beaucoup épilogué sur la passivité de Serval et Minusma qualifiés même de complices du Mnla. Partout, tous ceux qui ont été consultés : la communauté internationale, Serval et la Minusma, ont souhaité ne pas voir le Mali s’engager tête baissée dans une opération militaire et qu’il fallait prendre le temps nécessaire pour agir. Leur souci déclaré, c’était de ne pas faire voler en éclats le processus de paix enclenché.
On nous apprend aussi que l’observation réalisée par des drones avait décelé dans la zone une colonne de 70 pick-up équipés de matériels militaires. Sur cette base, il était conseillé aux autorités du Mali de ne pas tenter une opération militaire contre le Mnla qui cherche à les provoquer vaille que vaille.
Certains avaient même suggéré que la réunion du G-5 du sahel dont fait partie le Mali qui devait s’ouvrir le mercredi dernier à Nouakchott était une occasion de prendre en charge cette question et d’engager si possible une action commune. Les experts en sécurité de ce G-5 se sont réunis en début de semaine en Mauritanie.
Mais puisque le Mali est passé outre, préférant céder aux caprices juvéniles de Moussa Mara de laver l’affront subi deux jours auparavant. Serval et Minusma ont beau jeu de dire qu’ils ne pouvaient pas intervenir dans une opération au sujet de laquelle ils n’ont pas été informés. Il fallait donc une coordination parfaite pour préparer ce genre d’opérations.
Pourtant, malgré qu’on ait pas voulu écouter leurs conseils qui lui ont été donnés par les spécialistes de la sécurité, Serval et Minusma ont fait de leur mieux –comme l’a reconnu le Président IBK dans son adresse à la nation- mais ils n’ont pas pu empêcher les groupes armés d’agir lors de l’arrivée du Premier ministre à Kidal.
Par ailleurs, c’est au camp II de Kidal où est basée la Minusma que 27 véhicules remplis de militaires maliens sont venus trouver refuge pour échapper à la poursuite des combattants des groupes armés. Ils ont été ainsi placés sous la protection des casques bleus. A qui la faute ?
‘A qui la faute ? » s’interrogeait notre confrère ‘Info- Matin à juste titre d’ailleurs. Car selon nos sources généralement bien informées, s’il est vrai que les autorités politiques maliennes ont demandé à nos soldats de descendre sur Kidal, elles n’ont en aucun moment donner l’ordre de reprendre le Gouvernorat de Kidal. Nos mêmes nous précisent que l’ordre d’attaquer a été
donné par le Chef d’Etat-major général des Armées, le Général de division, Mahamane Touré dont IBK aurait demandé la démission. Il est a rappeler que le CMJA a bel et bien le droit depuis la Loi portant la réorganisation de l’Etat-major général des Armées. Ces mêmes sources sont formelles les 1 500 hommes n’ont pas mené l’opération de mercredi. C’est le contingent qui était à Kidal auquel s’est ajouté une centaine de soldats qui a pris d’assaut le Gouvernorat. De toute façon, l’heure est au bilan et à l’introspection. Il vaut mieux tirer les enseignements afin de mieux préparer l’avenir. C’est une guerre qui est perdue, mais pas la bataille, comme disait l’autre.. Quand on dirige un Etat, on réfléchit avec l’esprit, mais on ne pense pas avec le coeur.
C’est Roosevelt qui disait : « En politique rien n’arrive au hasard. Chaque fois qu’un évènement survient, on peut être certain qu’il avait été prévu pour se dérouler ainsi. Que nos dirigeants s’inspirent de cette sagesse. Le Mali rebondira !
Adama Dramé

Sphinx

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