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Après des nominations tous azimuts : Le régime d’IBK dans son propre trou creusé

Au Mali, les populations étaient habituées, chaque mercredi, à lire ou à écouter la longue liste des personnes nommées au chapitre des mesures individuelles des conseils des ministres. A tel point que c’est le chapitre qui intéressait la majorité des personnes. Mais tout dernièrement le constat laisse apparaître qu’il y a moins de nominations lors des conseils des ministres. Essoufflement ou pénurie de compétences ?

ibrahim boubacar keita ibk conference mali

Le gouvernement IBK a-t-il recouvré la raison ? Les sulfureux dossiers de surfacturation qui coupent le sommeil au régime IBK sont-ils à l’origine de cette situation ? Ou encore IBK a-t-il fini par placer ses pions dans les postes stratégiques de l’administration ? Ce sont, entre autres, les questions qui taraudent les esprits, ces derniers temps au regard de la rareté des nominations officielles.

Pour certains, cet état de fait n’est pas une réalité typiquement malienne car tout président qui arrive au pouvoir a le plein droit à s‘entourer par des personnes qui lui inspirent confiance. Qui sont pour la plupart du lot des « convives » , généralement de sa formation politique. Même si cela n’est pas tout a fait faux, pour la réussite de son mandat et la bonne exécution de son programme de société, un président doit aussi tenir compte des compétences et non de privilégier seulement l‘appartenance politique.

Malheureusement, tel est le constat amer depuis l’arrivée d’IBK au pouvoir où certains responsables qui ont montré leurs preuves au sein de l’administration d’Etat ont été relevés et remplacés par des cadres issus du parti au pouvoir, le Rassemblement Pour le Mali. D’aucuns évoquent la ‘’Rpémisation’’ du pouvoir.

Ce fut le cas pour certains cadres de l’ADEMA, un parti qui était proche de l’ancien président Amadou Toumani Touré, qui à l’issue du premier tour de la présidentielle de 2013 qui a vu l’élection d’Ibrahim Boubacar Keita, a été divisé en deux factions : la première, restée intransigeante sur les idéaux du FDR, avait décidé de soutenir le candidat issu de ce regroupement politique qui allait se retrouver au deuxième tour. La seconde faction, menée par le candidat de l’Adema Dramane Dembélé, le Pr Tièmoko Sangaré, Ahamada Sougouna, Assarid Ag Imbarkawane et bien d’autres, a décidé de rejoindre la majorité.

Malgré cette situation, certains cadres de cette formation politique vont être relevés. Une situation dénoncée en son temps par l’ADEMA. Sans compter des cadres valeureux de l’URD passés à la trappe. Dont Salif Sissoko, le jeune PDG de la CMDT.

De nombreuses nominations sans compétences

IBK au lendemain de son élection disait à qui veut l’entendre qu’avec lui, « il n’y aura pas de partage de gâteau ». Mais ce que les Maliens vont découvrir par la suite est pire que du partage de gâteau. Non seulement, IBK a inséré sa famille et ses familles par alliances dans la gestion du pays, mais aussi fait une promotion des cadres et jeunes de son parti. Comme ce fut le cas de son prédécesseur ATT avec le PDES.

C’est pourquoi, après son élection, à chaque conseil des ministres des nominations (avec peu de confirmations) tombaient en vagues. Les critères de compétence souvent reléguées au second plan. Car c’était le temps de récompense de ces affidés pour leur travail lors des élections. Pour ce qui est de la compétence, elle viendra avec le temps, selon un jeune du RPM qui indique que « l’on apprend lorsque l’on a les mains à la tâche et personne ne nait avec de la compétence ».

Le cas le plus illustratif est la nomination de nombreux jeunes du RPM à des postes de chargés de communication dans des départements ministériels. Des personnes qui ne savent même pas rédiger un communiqué de presse. Encore moins faire la revue de la presse quotidienne au ministre.

Une autre de leur mission qu’ils ignorent superbement est le fait qu’ils doivent servir d’interface entre leur département et l’ensemble de la presse. Mais aussi, soigner l’image de leur ministre. Il suffit de faire un tour dans ces départements pour se rendre compte que ces « chargés de Com » ne le sont que de nom. D’ailleurs peu d’ entre eux ont un profil qui s’apparente à la communication, si c’est le cas, il s’avère qu’ils n’ont aucune expérience dans le domaine.

Pour preuve, récemment lors d’une mission de plusieurs jours du ministère du Développement rural dans les zones Office du Niger et Office Riz de Ségou. Le chargé de communication, un jeune enseignant du nom de Magassouba nommé en raison de ses liens avec le ministre, ne savait même pas que faire sur le terrain. Même pour faire des publications sur les réseaux sociaux sur le déroulé de la mission, il faisait chaque fois recours aux journalistes qui l’aidaient à la rédaction. Sans compter qu’au lieu de partager les documents entre les journalistes, il préféraient les donner aux membres du cabinet qui accompagnaient le ministre Treta . Toute chose qui a fini par irriter les reporters sur le terrain.

Dans certains cabinets, comme si l’on veut s’essuyer les pieds sur le dos des gens qui évoluent dans ce domaine, des ministres n’ont pas hésité à nommer des économistes, gestionnaires ou des techniciens (niveau BT, ou Cap) au poste de chargé de com. Sinon, il s’agit des cousines, beau frères ou neveux.

IBK a raison de dire que la communication gouvernementale fut lamentable. Et la solution n’est pas pour demain, tant que ces tenants du pouvoir resteront dans leur logique qu’après leurs affinités, il n’ya que du désert.

  1. Diarra

 

SOURCE: Tjikan  du   7 nov 2014.
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