L’inquiétude sur les conséquences du retrait de la France au Mali et ses alliés de l’Union européenne est minimisée par les groupes armés signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale et même l’armée nationale qui rassurent qu’ils joueraient leur mission de protection des personnes et de leurs biens.
Le missi dominici de la France en Afrique de l’Ouest, le président Alassane Ouattara de la Cote d’Ivoire, a estimé mercredi dernier que le retrait attendu des troupes françaises et européennes de notre pays créerait un vide sécuritaire abyssal dans la lutte contre les djihadistes au Sahel qui était impossible de combler dans l’immédiat. Eh bien voici un souci de moins pour l’allié de Paris. Les groupes armés signataires de l’accord de paix entendent eux aussi combler le vide que laissera le départ de Barkhane et de Takuba.
Telle est la décision du Cadre stratégique permanent (CSP) regroupant les groupes armés du Nord, signataires de l’accord de paix de 2015, à savoir la CMA et la Plateforme.
Selon leur porte-parole, Moussa Ag Acharatoumane, sur RFI, les forces internationales n’ont pas vocation à rester éternellement chez nous, « mais nous constations quand même qu’ils vont laisser un vide sécuritaire aujourd’hui dans les zones et dans lesquelles où ils étaient installés avant. Maintenant, ce sont nos autorités, nous les mouvements signataires et l’ensemble des Maliens qui se sont mis devant un défi, ce défi est de combler ce vide. C’est à nous maintenant de prouver à nos populations, à nos voisins, à la communauté internationale que nous sommes en mesure d’assurer la sécurité de notre pays et de nos populations ».
Moussa Ag Acharatoumane rassure que les groupes armés signataires de l’accord pour la paix joueront pleinement leur rôle sur le terrain dans la prise de relais de Barkhane en synergie avec les FAMA.
« Maintenant, nous, ce qui nous lie au gouvernement de transition, c’est l’accord de paix. L’accord de paix prévoit le redéploiement d’une armée reconstituée dans laquelle les ex-combattants des mouvements vont être intégrés. Et nous pensons que c’est cette nouvelle armée reconstituée qui sera en mesure de protéger le pays et de protéger sa population », a-t-il déclaré.
De même, le directeur de l’information et des relations publiques des armées, le colonel Souleymane Dembélé, avait rassuré le même jour de l’annonce faite par le président Macron que les FAMa accompliraient leur mission régalienne de la défense du territoire national. Puis, il a rappelé les résultats obtenus par les opérations militaires qui étaient en cours.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin avec RFI