Le conseil national de l’eau (CNE) s’est réuni, vendredi, 2 mars, au département du ministère de l’Energie et l’Eau pour discuter de la situation hydraulique de la campagne 2017-2018 au Mali. Les membres du CNE ont alerté sur les niveaux d’eau de cette année, qui, constante-t-ils sont « extrêmement critiques au Mali »
Le Conseil national de l’eau a tenu, vendredi, 2 mars, au ministère de l’Energie et l’eau sa première réunion sur la situation hydrologique de la campagne 2017-2018. C’était sous la présidence du secrétaire général du ministère, Moussa Cissé, aussi président du conseil national de l’eau.
Il s’agissait de partager avec des membres du CNE la situation actuelle sur la ressource eau pendant cette année de sécheresse. La campagne 2017-2018 est particulièrement déficitaire sur le plan hydraulique affirme le directeur national de l’hydraulique, Yaya Boubacar. Dans une présentation détaillée, le directeur a expliqué que l’année 2017 a enregistré moins d’eau que 2016 « La saison des pluies en 2016 s’est déjà arrêtée précocement par rapport à la moyenne. Pour 2017, la campagne pluviométrie a connu un arrêt précoce, en fin septembre 2017. En raison de ces 2 années de courtes saisons de pluies, la crue sur le Niger était plus bas que normalement et passait Bamako, environ un mois plus tôt que normalement » dit-il. A ses dires ces niveaux actuels d’eau vont influencer le niveau de vie de tous les maliens, en particulier les usagers.
Ces impacts possibles pour la prochaine saison sèche seront visibles sur la disponibilité de l’eau et de la santé, dans les secteurs agricole, de l’élevage et de la pêche. Le secteur de la pêche, par exemple, selon le directeur national de l’hydraulique, cette année, on devrait s’attendre à une situation plus ou moins similaire (dans certaines zones) que celle de la sécheresse de 1984. Pendant cette période, la production de poisson a été sérieusement réduite et 15 % des espaces ont été perdues. Des impacts négatifs pourront être constaté aussi dans la production d’électricité, a fait remarquer Yaya Boubacar. « Au Mali 35% des besoins en électricité sont produits par l’hydroélectricité. Avec les faibles niveaux d’eau actuels des réservoirs, la production va diminuer » déclare. Pour qui, cette situation est similaire dans le Bassin du Sénégal et aussi du Niger.
Face à cette situation d’exception, qu’est-ce qui pourrait être fait pour réduire l’impact négatif sur les populations ? Des propositions de piste solutions ont animé les débats au sein des membres du CNE. Les associations des consommateurs est membre du conseil.
Le CNE a convenu à la mise en place d’une stratégie de communication qui sera adressé à l’endroit de la population. Ce, pour que le changement de comportement soit de mise. Celle-ci va épauler les mesures d’atténuation des impacts dans les mois, selon le président du Conseil national de l’eau, Moussa Cissé.
Les membres du CNE ont échangé également sur l’impact de l’exploitation aurifère par dragage dans les lits des cours d’eau. Les participants ont exprimé préoccupation par rapport à l’octroi des permis d’exploitation qui, sont délivrés par des acteurs pourtant non autorisés. De nos jours, que 16 titres exercent conformément à la loi malienne leurs activités de dragage dans les lits des cours au Mali, a précisé un participant au ministère des Mines et du Pétrole. Sur ces 16 titres, 5 sont cours de renouvellement, dit-il.
Kadiatou Mouyi Doumbia
Les Echos