L’Autorité malienne de régulation des télécommunications, des technologies de l’information et de la communication et des postes (AMRTP) a lancé, ce mardi 22 février, son outil de mesure de la qualité des services des opérateurs de téléphonie mobile. Cette application développée par la société FKN permet aux abonnés de juger les services offerts par les sociétés de télécommunication.
Téléchargeable sur Play store ou sur App store, l’outil QoE ou (Quality of Experience) est développé par la société privée FKN dont la finalité est de mettre les consommateurs des différents réseaux mobiles au cœur de la qualité des services, a affirmé le Président de l’AMRPT, Cheick Sidi Mohamed NIMAGA, lors de la conférence de lancement dudit outil.
Entouré des responsables techniques de l’État et en face des représentants des opérateurs de téléphonie et des associations des consommateurs, le président a expliqué que cette initiative s’inscrivait dans le cadre de l’accomplissement de la mission de contrôle par sa structure de la qualité des services offerts par les opérateurs de télécommunications et de protection des consommateurs.
Pour lui, c’est une solution basée sur un modèle collaboratif (crowdsourcing), à travers laquelle, poursuit-il, les consommateurs des services de la téléphonie peuvent par eux-mêmes apprécier la qualité de service offerte. En clair : via l’application de cet outil, l’AMRTP peut faire un suivi périodique de Ia QoE en fonction des informations collectées auprès des abonnés.
Après cette étape, le Régulateur remonte les informations fournies par les clients aux opérateurs en vue de leur prise en charge.
« Dès lors, la perception de l’utilisateur final de la qualité des services offerts devient un enjeu surtout dans un environnement concurrentiel tel que celui des télécommunications », a indiqué M. NIMAGA.
« La réussite de ce projet dépend fortement du degré d’utilisation de l’outil. Plus l’outil est utilisé, plus nous aurons une vue de la cartographie d’utilisation du réseau GSM au Mali et particulièrement les endroits où les opérateurs doivent fournir des efforts pour améliorer la qualité des services offerts », a exhorté le président de l’AMRTP pour une utilisation massive de l’outil.
A sa suite, le directeur des réseaux et infrastructures de l’AMRTP, Issoufi MAÏGA, a ajouté que pour un aperçu réel de la situation d’insatisfaction, il faut en moyenne en guise d’exemple, à Bamako, 100 000 utilisateurs de l’outil. Ces données peuvent varier, a-t-il précisé, en fonction de la démographie de la localité.
« QoE va nous permettre de faire le diagnostic des problèmes de réseaux, cette fois-ci sur la base des données fournies par les clients », a affirmé M. MAÏGA, tout en rassurant que l’outil ne permet pas l’accès aux données à caractère personnel des abonnés.
« On n’est même pas en mesure de connaître le nom de l’utilisateur de l’outil. On ne peut voir que la marque du téléphone, la géolocalisation de la personne. Et ces données sont stockées à l’AMRTP qui ne sont pas accessibles par les opérateurs de télécommunications », a-t-il déclaré.
Pour lui, l’outil QoE, à l’image des consommateurs, a des avantages pour le régulateur parce qu’il lui permet d’avoir une visibilité sur la qualité réellement perçue par le client, sur la performance technique des services Voix, SMS, FTP, Vidéos…), sur les zones à faible niveau de connectivité ; faire le traitement automatisé des plaintes des abonnés.
Quant aux consommateurs, à travers l’outil, ils peuvent tester les réseaux de téléphonie du Mali, avoir une vue sur l’état du réseau de l’opérateur, saisir le régulateur pour des problèmes de qualité de service.
La présente conférence de presse sera suivie, ce jeudi, par une vaste campagne de communication à travers les médias.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin