Le capitaine Traoré qui a renversé l’ex-chef de la junte militaire au pouvoir depuis janvier, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, indique dans un communiqué que “cette mission est une prise de contact avec les nouvelles autorités de la transition dans le cadre de l’accompagnement dont notre pays bénéficie” de la part de ses voisins ouest-africains.
“Aussi, c’est avec stupéfaction et regret” qu’il assure avoir constaté “la circulation de messages appelant à empêcher le bon déroulement de cette mission” de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao). Il “renouvelle son appel au calme, à la retenue”.
Dans la nuit de lundi à mardi, de petits groupes ont dressé des barrages dans le centre de Ouagadougou pour protester contre la venue de la délégation de la Cédéao et des messages appelant à empêcher le bon déroulement de sa visite ont été postés sur les réseaux sociaux, a constaté un journaliste de l’AFP.
La Cédéao est régulièrement critiquée en Afrique de l’Ouest par ses opposants comme une organisation défendant de manière systématique les dirigeants en place, sans tenir compte des aspirations populaires.
La délégation de la Cédéao sera conduite par la ministre bissau-guinéenne des Affaires étrangères, Suzi Carla Barbosa, dont le pays assure la présidence de l’organisation, et comprendra notamment l’ancien président nigérien Mahamadou Issoufou, médiateur pour le Burkina Faso.
Elle vient évaluer la situation au Burkina Faso après la démission de M. Damiba, poussé vers la sortie par le capitaine Traoré qui lui reprochait en particulier “la dégradation continue de la situation sécuritaire” au Burkina, miné par la violence jihadiste depuis 2015, où les attaques sanglantes contre civils et militaires se sont multipliées ces derniers mois.
Le capitaine Traoré a promis de respecter les engagements pris par son prédecesseur à l’égard de Cédéao sur l’organisation d’élections et un retour de civils au pouvoir au plus tard en juillet 2024.