Trente ans après la chute du régime du Général Moussa Traoré, étiqueté sous le label de « dictateur » par les « « démocrates » de la 25ème heure, ces mêmes acteurs se cachent aujourd’hui sous la couverture du « M5-RFP » pour contraindre un président démocratiquement élu à rendre le tablier avant la fin de son mandat constitutionnel. Quelle farce!
Nul ne sait où il va, s’il ne sait d’où il vient. Tel est l’enjeu de l’histoire : apprendre à observer le passé pour mieux comprendre le présent et tenter d’anticiper l’avenir. Une tâche rendue possible parce que l’histoire se répète – au moins deux fois, sinon plus. « La première fois comme une tragédie, la seconde fois comme une farce », précisait Karl Marx. Nous pouvons en rire, mais la farce perd de son mordant s’il s’agit de vivre à nouveau les moments les plus sombres de notre histoire.
Trente ans après la chute du régime du Général Moussa Traoré étiqueté sous le label de « dictateur » par les « démocrates » de la 25ème heure, ces mêmes acteurs se cachent aujourd’hui sous la couverture du « M5-RFP » pour contraindre un président démocratiquement élu à rendre le tablier avant la fin de son mandat constitutionnel.
Heureusement que le Général Moussa Traoré a été réhabilité et a été remis presque dans tous ces droits avant de rejoindre l’autre monde. L’arbre ne nous fera pas cacher la forêt. Tous ceux qui sont initiateurs du « M5-RFP » ont participé à la gestion du pouvoir de mars 1991 à nos jours. Ils sont donc comptables du bilan de la mauvaise gouvernance. Ils ont contribué à faire prospérer cette mauvaise gouvernance qu’ils dénoncent aujourd’hui sur la place publique pour berner à nouveau les citoyens.
Tout comme il avait été demandé aux militaires de faire leur mea-culpa après les manifestations populaires de mars 1991, le Peuple devrait exiger la même chose aux acteurs du mouvement démocratique au lieu de les suivre aveuglément sans connaitre leur projet et leur véritable motivation pour la Patrie. L’édification d’un Etat de droit et le respect de la règle commune par tous sont tributaires, à la fois, de la vision des leaders politiques et des objectifs politiques qu’ils entendent réalisés. Notre pays dispose de tous les instruments administratifs et légaux pour assurer un maximum de protection aux deniers publics par un contrôle interne efficace et un contrôle externe tout aussi efficace.
De même qu’un audit organisationnel de toutes les administrations publiques en vue de leur assurer un fonctionnement toujours plus efficient. Cependant, les plus belles institutions du monde ne valent que par les hommes qui les animent. Aristote ne disait-il pas que « Seul le meilleur doit servir l’Etat » ! Est-ce qu’il y avait une réelle volonté politique de la part de nos « démocrates » à faire en sorte que les administrations publiques et les institutions de la République ne soient pas des coquilles vides permettant un enrichissement personnel ou de leurs clientèles politiques ? A l’évidence non.
L’échec du président IBK traduit l’échec de notre processus démocratique car c’est un produit issu de ce processus. Ce sont les anciens présidents Alpha Oumar Konaré (AOK) et Amadou Toumani Touré (ATT) qui ont la légitimité de critiquer et de dénoncer le bilan d’IBK. Ceux-ci ne peuvent pas le faire car le premier a tué l’école malienne et le second l’armée malienne. Sans école ni armée comment peut-on construire un État fort et crédible capable de lutter contre l’insécurité et la mauvaise gouvernance ? C’est pour cela qu’ils ont décidé de se taire à jamais et de laisser leurs anciens collègues ou camarades de lutte conduire ce pays vers une nouvelle aventure ambiguë à l’issue incertaine.
Nos hommes politiques ne tiennent pas compte des leçons ô combien prophétiques de notre histoire sinon ce que nous vivons aujourd’hui n’allait pas se produire. Churchill professait qu’« un peuple qui oublie son passé se condamne à le revivre ».
La Rédaction
Le Démocrate