Dimanche 18 septembre, Antoine Griezmann a peut-être perdu un derby à domicile contre le Real Madrid (2-1), lors de la 6e journée du championnat d’Espagne, mais il a retrouvé des sensations et un statut : celui de titulaire. Une première cette saison pour l’attaquant de l’Altético Madrid, habitué et résigné à débuter sur le banc de touche et à ne tomber le survêtement qu’à l’heure de jeu. Une bonne nouvelle pour le joueur, moins inspiré ces derniers mois en sélection, avant que l’équipe de France affronte l’Autriche, à Saint-Denis, jeudi, et le Danemark, dimanche, à Copenhague, dans le cadre de la Ligue des nations.
Ce déclassement en club, le trentenaire le doit surtout à une clause chevillée à ses crampons comme un boulet. Fin août 2021, quand Griezmann obtient de quitter sa galère catalane sous la forme d’un prêt de deux saisons dans son ancien club (2014-2019), le FC Barcelone glisse dans la négociation une option d’achat de 40 millions d’euros qui s’activera automatiquement s’il participe au moins à 50 % (à savoir quarante-cinq minutes ou plus) des matchs de l’Atlético lors des saisons 2021-2022 et 2022-2023.
Temps partiel contraint
Or, « Grizou » a débuté 82,5 % des matchs en 2021-2022 jouant donc souvent plus de la moitié des rencontres. A défaut de réussir à renégocier cette clause, les dirigeants de l’Athlético font comprendre à leur entraîneur, Diego Simeone, que la mise au ban du champion du monde s’impose au nom de l’intérêt supérieur de finances dans le rouge. Une version jamais reconnue par l’Argentin devant les médias. Simeone assume cette décision, quitte à donner l’impression de déclasser ce fils préféré dont il aime l’abnégation. « Parfois, jouer trente bonnes minutes, c’est mieux que soixante mauvaises », évacue-t-il, le 2 septembre, répondant à une énième question sur ce sujet.
Contre le Real Madrid, dimanche, Antoine Griezmann a enfin disputé quatre-vingt-dix minutes. Un accord a-t-il été trouvé entre les deux clubs ou l’importance d’un derby autorise-t-elle une entorse à la gestion statistique de son temps de jeu ? « On a compris qu’Antoine pouvait jouer dès le départ », a laissé entendre un Simeone évasif. Le Français évite, lui, de s’exprimer sur le sujet.
Pour la première fois de sa carrière, l’attaquant de 31 ans aux 108 sélections (pour 42 buts) découvre le temps partiel, lui le stakhanoviste, très peu blessé et rarement mis au repos. D’ailleurs, quand le bureau de Didier Deschamps croule sous les mots d’absence de nombreux joueurs ces derniers jours pour cette fin de parcours sans grand enjeu en Ligue des nations (Lloris, Benzema, Pogba, Kanté, Kimpembe ou les frères Hernandez pour les plus connus), Antoine Griezmann répond, lui, à l’appel du drapeau et doit disputer, contre l’Autriche, un 66e match consécutif avec les Bleus.
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