Au quotidien des terroristes qui sèment la terreur au Mali se rendent à l’armée algérienne. Une attitude qui soulève de réelles interrogations sur le rôle du voisin algérien dans la lutte contre le terrorisme.
Pourquoi les terroristes activant au Mali préfèrent se rendre à l’armée algérienne ? C’est à cette interrogation que la presse algérienne tente de répondre. Qu’est-ce qui explique ce mouvement de reddition à répétition de terroristes algériens aux forces de l’ANP à Tamanrasset ? Pour nombre d’observateurs, cette situation est la conséquence directe d’une stratégie politico-sécuritaire qui a donné ses fruits. Pourtant, au Mali c’est l’incompréhension !
Pour le site algeriepatriotique, il faut savoir, d’abord, que la majorité écrasante de ces terroristes venus se rendre à Tamanrasset – il y en a eu 111 depuis le début de l’année en cours, selon un dernier bilan – activaient dans les pays du Sahel, et notamment dans le Nord-Mali.
La plupart d’entre eux adhéraient à des organisations affiliées à Al-Qaïda, notamment le groupe dit “Nosrat Al-islâm wal-Muslimin”, créé en mars 2017 après la fusion de quatre groupes armés activant au Mali : l’émirat du Grand Sahara, Al-Mourabitoune, Ançar Eddine et le Front de libération de Massina. Parmi les terroristes qui se sont rendus jusqu’ici aux autorités algériennes, certains occupaient des postes de commandement dans leurs groupes respectifs, explique le site.
A en croire algeriepatriotique, l’accroissement du nombre de redditions s’explique, d’après le président du Comité algéro-africain pour la paix et la réconciliation, Ahmed Mizab, par le verrouillage hermétique des frontières sud-est par lesquels les éléments des groupes armés opérant au Mali passaient vers la Libye où ils deviennent plus dangereux et plus menaçants pour la stabilité et la sécurité de l’Algérie.
Ils préfèrent alors suivre des parcours sécurisés et contrôlés pour venir se rendre aux autorités militaires algériennes les plus proches. Au Mali, nous sommes tentés dire que c’est une bien curieuse attitude la part d’un pays qui a l’armée la puissante du Sahel.
Une armée solitaire
Suivant l’analyse du site algérien, outre le bouclage des frontières, l’autre volet concerne la récupération de toutes les armes et la destruction des casemates qui se trouvaient dans le vaste désert algérien. Ce qui gêne aussi dans cette affaire, c’est que l’armée algérienne évolue en solitaire dans ces genres d’opérations.
Selon les statistiques du ministère de la Défense nationale d’Algérie, 426 casemates et neuf ateliers de fabrication d’explosifs ont été découverts et 678 armes de guerre ont été saisies durant la seule année 2017. Pour notre part, on est en droit de se demander qui en étaient les témoins ?
Algeriepatriotique revient également sur l’autre raison qui pousse les terroristes à se rendre, ce sont la clémence dont ils bénéficient automatiquement après leur reddition, grâce à la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Les terroristes candidats à la reddition sont rassurés par des cas précédents qui acquièrent le statut de “repentis”, conformément à la loi qui exclut, évidemment, les cas de personnes ayant commis des massacres ou participé à des attentats dans des lieux publics.
Ils sont généralement approchés, préalablement, par leurs familles qui restent en contact avec les autorités militaires algériennes. C’est donc grâce à cette laborieuse entreprise que des dizaines, voire des centaines de terroristes ont pu se rendre de leur propre chef. Surtout que la Charte pour la paix et la réconciliation nationale a laissé la porte ouverte pour le repentir indéfiniment.
Les explications du confrère algérien ne cernent pas toute la question. Car, en faisant le parallèle avec la situation au Mali, il y a lieu de traiter les cas des terroristes qui sont d’origine malienne. A moins que l’Algérie ne confirme qu’elle est un laboratoire de recyclage et de blanchiment des terroristes qui tuent au Mali en toute impunité.
A. M. C. avec algeriepatriotique.com
Source: L indicateur du renouveau