Photo non datée du chef d’al-Qaïda au Maghreb islamique, Abdelmalek Droukdel, en présence de ses hommes, au nord du Mali. AFP
Ansar Dine accuse l’armée française dans un communiqué d’utiliser des bombes à l’uranium appauvri et d’empoisonner des puits. Une démarche désespérée qui est relayée par les mouvements fondamentalistes de la région.
Le groupe islamiste touareg Ansar Dine est à la peine depuis le début de l’intervention française. Alors que deux de ses leaders, Mohamed Moussa Ag Mouhamed et Ahmadou Ag Abdallah, ont été arrêté, toute une partie de ce mouvement s’est éloignée avec l’espoir de participer à des négociations pacifistes. Les autres ont suivi leur grand chef, Iyad ag Ghali, recherché pour terrorisme, qui aurait rejoint les combattants d’AQMI.
Ansar Dine cherche un moyen de continuer le combat et vient de diffuser un étonnant communiqué de presse :le groupe accuse l’armée française d’utiliser des armes chargées d’uranium et d’empoisonner des puits. Cette fausse information a été reprise dans quelques médias du monde musulman mais fait surtout le tour des réseaux sociaux où plusieurs pages ont été consacrées au sujet. L’Institut de Recherche sur les médias au Moyen-Orient (MEMRI) remarque ainsi un message relayé par un groupe Facebook ayant réunit 5000 « likes ».
Le communiqué a été largement distribué dans la ville de Gossi, sur la route de Gao. Il explique que les Français et les Maliens utilisent dans les Ifoghas des bombes à l’uranium appauvri. Le document complète en expliquant que « les troupes françaises et maliennes ont empoisonné un certain nombre de puits dans des zones proches des montagnes Ifoghas et Azwagh ».
Une tentative désespérée de retourner la population, majoritairement hostile à la présence djihadiste ? Le message trouve en tous les cas des relais au sein des mouvements islamistes de la région. Le groupe « La loi salafiste au Maroc » relaie et dénonce ainsi un « crime immoral » de la France, dont il remarque qu’elle est le « parfait exemple de la culture progressiste occidentale« .
La question de l’uranium appauvri, utilisé dans certains obus perforants notamment lors des guerres du Golfe et du Kosovo a également fait le tour de certains sites, y compris en français. La France y est accusée d’utiliser ces armes dans le nord Mali. Sans être interdites, faute d’un accord international- Paris fait parti des pays opposés aux différents textes évoqués jusqu’ici -, ces munitions ont été abandonné à l’usage par les forces tricolores.
Par Romain Mielcarek Posté le: 19 mars 2013
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