Les recommandations formulées par les communes du District de Bamako lors des travaux des Assises nationales de la refondation (ANR) sont connues depuis quelques jours.
Cela, après des jours d’échanges participatifs sur les 13 thématiques choisies par la Commission nationale d’organisation des ANR, notamment les questions politiques et institutionnelles, la défense et la sécurité, la justice, les affaires sociales, la santé. La rencontre a réuni les partis politiques, les associations, les organisations de la société civile, les ordres professionnels ainsi que les autorités coutumières et religieuses.
En Commune I, plus de 200 personnes ont pris part au Musée de la femme (Muso Kunda) à cet exercice citoyen visant à semer les graines d’un Mali nouveau. Leurs préoccupations sont, entre autres, la création d’un cadre juridique permettant notamment aux citoyens d’exercer librement la liberté d’expression, l’accélération de la relecture des différentes politiques nationales et la modernisation du secteur agricole en prenant en compte les femmes et les jeunes.
En Commune II, c’est le siège de la Fédération malienne des associations de personnes handicapées qui a accueilli les participants des Assises. Le président de la commission d’organisation des ANR dans cette commune, Cheick Aba Niaré, a indiqué que la réduction du nombre des partis politiques et leur financement ont fait l’objet d’un débat intense.
«Nous avons proposé une fusion des partis pour réduire le nombre», a expliqué l’édile avant d’espérer que leurs préoccupations seront prises en compte pour un Mali meilleur.
Quant au point focal de la rencontre de la Commune II, Bamoussa Touré, il dira que les échanges ont porté sur des préoccupations telles que la citoyenneté, l’éducation et les institutions. «Nous pensons bien que nos propositions vont participer à la libération morale et mentale des Maliennes et des Maliens. Nous savons que tout n’est pas fini, mais nous sommes prêts à accompagner les autorités jusqu’à l’obtention des objectifs», a confié le point focal de la Commune II.
En Commune IV, les travaux se sont déroulés au gouvernorat de Bamako. À l’issue des deux jours de diagnostic profond des maux de la nation, les participants ont formulé plusieurs recommandations comme la promotion des énergies renouvelables, l’intensification du reboisement, l’implication totale des populations dans l’assainissement.
En Commune lll, les travaux, qui se sont tenus au Centre Aoua Keïta, ont également pris fin tard dans la nuit de vendredi, sur une note d’espoir. Après de fructueux échanges, les participants ont formulé une kyrielle de propositions parmi lesquelles l’instauration de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national, la présence effective de l’État ou encore une bonne organisation des élections.
En Communes V et VI, les participants ont opté pour l’État unitaire avec une décentralisation renforcée et demandé la démocratie participative (élections) ainsi que la mise en place d’un système de contrôle cohérent et efficace obligeant les responsables à rendre compte de leur gestion. S’y ajoute la réduction du nombre des partis politiques à trois grandes formations: gauche, droite et centre.
Les délégués ont en outre demandé l’élaboration d’une nouvelle Constitution, la mise en place de l’appel à candidature pour les postes de directeurs nationaux et assimilés. Ils ont également sollicité de «dépolitiser» les postes de l’administration et d’assurer la sécurité aux postes en mettant en place une cellule pour la procédure de relever un cadre par un ministre.
Ils ont en outre sollicité de «dépolitiser» la société civile, de limiter le nombre des centrales syndicales à deux et de revoir les droits de grève dans certains secteurs (éducation, finances, santé, sécurité, justice), d’assurer la reconquête de l’intégrité du territoire national avant la tenue des élections, de supprimer l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM).
Mohamed D. DIAWARA
Aboubacar TRAORÉ
Bembablin DOUMBIA
Source : L’ESSOR