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Annonce de retrait des troupes françaises au Mali : Une décision non « concertée », dénoncent des députés français

Suite à l’annonce du retrait des troupes françaises le 17 février dernier par le président Emmanuel Macron et leur repositionnement au Niger, un autre pays du Sahel, le gouvernement était face à l’hémicycle français, mardi 22 février. Une occasion pour le premier ministre français de faire une déclaration qui sera suivie d’un débat très houleux de plus de 3 heures.

Les tensions sont de plus en plus fortes entre Bamako et Paris. Le 31 janvier dernier, après plusieurs confrontations directes et indirectes, les autorités maliennes ont décidé d’expulser le diplomate français basé à Bamako. Suite à cela, les opposants français ont demandé un débat entre l’exécutif et le législatif, notamment pour discuter de la survie des forces françaises au Sahel, particulièrement au Mali. Ce débat qui s’est en effet tenu, le mardi 22 février, est jugé « peu de conséquence » par certains médias français. Car, ils pensent que le président français a déjà décidé de retirer les troupes françaises du Mali.

Dans sa déclaration, le Premier ministre français, Jean Castex a indiqué que cette décision a été suite à la dégradation de la situation politique au Mali. « Cette décision a été prise collégialement dans un cadre partenarial totalement préservé aussi bien avec nos alliés africains qu’européens. Elle traduit notre volonté et notre détermination à poursuivre notre engagement selon l’esprit de Takuba dans la lutte contre le groupe terroriste, islamiste au Sahel. Cette nouvelle donne nous conduit à renouveler et à adapter notre dispositif en accélérant les évolutions décidées ces deux dernières années en particulier lors des sommets de Pô et N’Djamena », A-t-il déclaré.

Au cours du débat sur la réorganisation des troupes françaises au Sahel, la majorité s’est montrée  plutôt favorable à la décision de l’exécutif français. Par ailleurs, les Républicains partagent dans les grandes lignes la nécessité de rester présent au Sahel, de même que les socialistes, qui s’inquiètent néanmoins d’opinions locales défavorables, dans la mesure où, il existe depuis quelques années dans la région, un sentiment anti-français qui prend de plus en plus  de l’ampleur.

Cependant, des voix critiques se sont aussi manifestées au cours de ce débat. C’est le cas de la députée indépendante Frédérique Dumas qui, au cours de son intervention, a déploré la sourde oreille des autorités de françaises sur les causes profondes du djihadisme depuis 2014. Elle s’est par ailleurs, interrogée sur un certain nombre questions, auxquelles, elle a aussitôt répondu. « Est-ce que les militaires ont fait leur devoir ? La réponse est oui. Pour certains, ils l’ont payé de leur vie. Est-ce les dirigeants politiques ont fait leur devoir ? La réponse est non » a-t- elle estimé.

Selon elle, si la France est aujourd’hui rejetée par les populations, c’est par ce que les autorités qui la représentent continuent de soutenir « l’insoutenable », notamment des régimes minés par la corruption dont celui de l’ancien président malien Ibrahim Boubacar Keita ; des coups d’État constitutionnels en Côte d’Ivoire et en Guinée ainsi qu’un autre putsch semblable à celui du Mali au Tchad. « Pourtant, la France continue de soutenir des situations semblables à celle du Mali », a rappelé la députée indépendante Frédérique Dumas.

Quant à Jean-Luc Mélenchon de la France Insoumise, il a déploré  la prise de décision du président français sans avoir concerté en amont, les députés. Gardant sa posture habituelle, le candidat à la présidentielle française a rappelé que dès le départ, les militaires français avaient indiqué qu’il ne pouvait pas y avoir de victoire militaire sans un objectif politique précis des autorités françaises. Ce qui, selon lui, explique l’échec de cette opération.

Ibrahim Djitteye

Source : LE PAYS

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