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Angela Merkel refuse de se voir en chef de guerre

Alors que pour François Hollande, la réponse de la France aux attentats consiste à mener une « guerre » contre l’Etat islamique, Angela Merkel a une tout autre réponse : certes, l’Allemagne va « tout faire pour mener ensemble la lutte contre les terroristes » mais, a-t-elle ajouté, samedi matin, en tant que « citoyens », nous avons une « réponse claire » : « Nous vivons de la compassion, de l’amour du prochain, de la joie de faire partie d’une communauté. » Difficile de trouver deux registres lexicaux plus différents.

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Depuis dimanche, les dirigeants allemands évitent soigneusement d’employer le terme de « guerre ». A l’exception du président de la République, Joachim Gauck, qui a évoqué « les victimes d’une nouvelle sorte de guerre », les dirigeants allemands font le grand écart entre soutenir la France et ne pas se déclarer en guerre.

L’expression est d’autant plus taboue en Allemagne qu’elle a des conséquences juridiques importantes, puisque le commandement des armées passe, en cas de conflit armé, du ministre de la défense à la chancellerie.

Quant à l’expression « guerre totale » employée par Nicolas Sarkozy, elle renvoie pour tout Allemand à la formule datant de 1943, de Joseph Goebbels, ministre de la propagande d’Adolf Hitler, et n’est même pas concevable dans un cadre démocratique.

Lire aussi : Après les attentats, Paris sollicite l’assistance de ses voisins

Hostilité de l’opinion

De plus, jusqu’ici, Angela Merkel s’est montrée très réservée sur les engagements extérieurs de la Bundeswehr. Contrairement au président de la République, au ministre des affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier (SPD), et à la ministre de la défense, Ursula von der Leyen (CDU), la chancelière n’a pas pris part au débat, début 2014, sur le supposé grand retour de l’Allemagne sur la scène internationale. Ou, si retour il y a, il ne faut surtout pas penser qu’il va essentiellement concerner un rôle accru de la Bundeswehr à l’étranger.

Deux arguments expliquent la réserve de la chancelière : l’hostilité de l’opinion allemande face à ce type d’intervention, et surtout la conviction qu’aucune intervention militaire ne résout à elle seule un conflit. Les situations de la Libyeet de l’Afghanistan le prouvent. C’est la position actuelle de l’Allemagne sur la Syrie : ce conflit nécessite l’engagement de toutes les parties – Bachar Al-Assad fait donc, comme Moscou, partie de la solution – et il ne pourra pas êtrerésolu par le seul recours à la force.

Eviter de trop s’engager

Ce mardi, à Bruxelles, lors du conseil européen de la défense, il était frappant de voir comment Ursula von der Leyen était physiquement proche de son collègue français Jean-Yves Le Drian – impossible de ne pas penser à la photomontrant Angela Merkel s’appuyant sur l’épaule de François Hollande après les attaques de janvier – tout en évitant de trop s’engager aux côtés de la France.

L’Allemagne propose à ce stade de ne renforcer sa présence qu’au Mali, où elle compte 200 instructeurs, mais seulement neuf soldats dans le cadre d’une mission de l’ONU (Minusma) exposée à un certain danger.

Si nul ne croit, en Allemagne, que la France peut vaincre seule l’Etat islamique, une partie de la presse juge cependant que le gouvernement allemand pourrait l’aider davantage qu’il s’apprête à le faire. « L’EI doit aussi être combattu militairement », affirme ainsi le quotidien Süddeutsche Zeitung ce mardi.
Source: lemonde.fr

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