Sur la situation des droits humains dans le Monde, l’Amnesty International a présenté le jeudi dernier à la Maison de la Presse, son Rapport annuel 2014-2015 sur la situation des droits humains dans le Monde. C’était en présence de Mme Kéita Mariam Touré, présidente de l’Amnesty International Mali, M. Saloum D Traoré, directeur général de l’Amnesty International Mali et d’autres personnalités
Dans son allocution, la présidente de l’Amnesty International, Mme Keita Mariam Touré, a fait savoir que le sang n’a cessé de couler ces 12 derniers mois. Plusieurs millions de civils ont été pris dans des conflits, en proie à des violences perpétrées à la fois par des Etats et des groupes armés, violences qui ont fait un nombre considérable de morts et de blessés et engendrer de profondes souffrances.
«Les Nations Unies ont été fondées il y a de cela 70 ans pour que les atrocités de la seconde guerre mondiale ne se reproduisent plus jamais. Pourtant, des armes ont continué à être livrées à des pays ou elles servent à commettre de graves violations. Usant de leur droit de veto, les cinq membres permanents du conseil de sécurité des Nations unies, la Chine, les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni et la Russie ont laissé leurs intérêts particuliers l’emporter sur les besoins des victimes d’atteintes flagrantes aux droits humains», a-t-elle fait savoir.
Quant au directeur général de l’AIM, M. Saloum D Traoré, il a signalé que les dirigeants mondiaux doivent agir de toute urgence pour faire face à l’évolution de la nature des conflits et pour protéger les civils des violences atroces perpétrées par des Etats et des groupes armés, il demande à Amnesty International à l’occasion du lancement de son bilan annuel de la situation des droits humains dans le monde.
Le directeur général de l’AIM a laissé entendre que 2014 s’est révélée catastrophique pour des millions de personnes en proie aux violences. La réponse de la communauté internationale aux conflits et aux violations commises par des Etats et des groupes armés est scandaleuse et inopérante. Face à l’intensification des attaques barbares et de la répression subies par les populations, la communauté internationale s’est montrée absente. Si les lois, les politiques et les approches ne changent pas, les crises et les conflits, les restrictions de la liberté d’expression et l’absence de justice et d’obligation de rendre des comptes sont susceptibles de perdurer.
«En 2014, on a observé une détérioration marquée de la situation en matière de sécurité. Cependant la plupart des causes sous-jacentes des violences ne sont pas traitées. La pauvreté, les inégalités, la marginalisation et l’exclusion constituent un terreau fertile qui permettra aux conflits et à l’instabilité de se poursuivre en 2015. La montée en puissance de groupes armés radicaux et la prolifération constante des armes légères représentent un danger particulier dans la région.
Amnesty International s’inquiète tout particulièrement de la montée en puissance de groupes armés non étatiques, dont celui qui se donne le nom d’Etat islamique, Boko Haram et Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Des groupes armés ont commis des atrocités dans au moins 35 pays en 2014, soit plus de 20% de ceux sur lesquels Amnesty International a travaillé.
Amnesty International engage aujourd’hui les cinq membres permanents du conseil de sécurité à renoncer à faire usage de leur droit de veto en cas de génocide ou d’autres atrocités de masse», a déclaré M. Saloum D Touré, directeur général d’Amnesty International Mali.
- COULIBALY
source : L’Express de Bamako