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Amnesty international et les droits sexuels et reproductifs : LANCEMENT AU BURKINA FASO DE LA CAMPAGNE REGIONALE « MON CORPS, MES DROITS »

Ce pays affiche l’un des taux d’utilisation de la contraception féminine les plus faibles au monde. La majorité des filles sont mariées et ont déjà un enfant au moins à l’âge de 19 ans

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« Si vous êtes une fille au Burkina-Faso, vous n’avez pas de grandes chances de profiter longtemps de votre enfance. Le mariage et les grossesses précoces et forcés y sont monnaie courante. Si vous êtes une femme, vous risquez de vous voir refuser la contraception pour la simple raison que vous n’avez pas l’autorisation de votre époux. Et même si vous parvenez à obtenir un contraceptif, vous serez peut-être contrainte de l’utiliser en secret par crainte d’être accusée d’adultère par votre partenaire ou votre belle-famille. Alors que vous souhaitez simplement vous protéger contre une grossesse non désirée.
Si vous êtes tombée enceinte à la suite d’un viol, les frais d’intervention médicale d’urgence très élevés sont à votre charge. Au Burkina-Faso, une femme ou une fille n’est pas autorisée à se marier ou à avoir des enfants au moment et avec qui elle veut. Du fait de cette discrimination, les femmes et les filles voient leurs droits les plus fondamentaux, dont celui à la vie, à l’éducation, à des soins de qualité, de santé sexuelle et reproductive bafoués.
Cette discrimination prive aussi les femmes et les filles de choisir leurs droits sexuels, reproductifs et leur vie à l’abri de toute violence. Au Burkina-Faso, quand le père d’une fillette lui propose un mariage, si elle refuse, elle est rejetée par tous les parents du père… Seules 64,2 % des filles ont accès à l’éducation. Plusieurs d’entre elles sont contraintes d’interrompre leur scolarité pour se marier ou effectuer des travaux domestiques.
Le Burkina-Faso présente l’un des taux d’utilisation de la contraception féminine les plus faibles au monde. La majorité des filles sont mariées et ont déjà un enfant au moins à l’âge de 19 ans. Le minimum est de 6 à 7 enfants par femme au Burkina-Faso » : tels sont quelques uns des résultats des recherches menées et exposées dans un document par une délégation d’Amnesty international qui a séjourné du 9 au 16 juillet au Burkina-Faso. La délégation était composée de responsables américain, français, malien, néerlandais, togolais et du bureau international de Londres et régional de Dakar.
Ces responsables ont officiellement lancé le 15 juillet dernier, au Burkina-Faso, la campagne régionale (Afrique de l’ouest et du centre) d’Amnesty international dénommée « Mon corps, mes droits ».
« Brisons les barrières au libre choix » tel est le slogan de la campagne. Notre pays a, lui, lancé sa campagne de soutien régional mardi après-midi au Moffou à Kalaban-Coura dans les locaux de la radio « Nassiraoulé ».
La cérémonie était co-présidée par l’attaché de l’ambassade du Burkina-Faso, Pierre Zerbo, et le directeur exécutif d’Amnesty International Mali, Saloum D. Traoré. C’était en présence de nombreuses femmes et jeunes filles.

OBSTACLES A LA CONTRACEPTION. La campagne de soutien d’Amnesty International Mali contre les mariages précoces, forcés et pour l’espacement des naissances consiste à demander au futur président burkinabè qui sera démocratiquement élu en octobre prochain de lever les obstacles à la contraception et de donner aux femmes et jeunes filles le droit de décider de leur avenir. Au Burkina-Faso, a expliqué, la coordinatrice du réseau des femmes d’Amnesty International, Mme Sissoko Sitan Diakité, les femmes et les filles n’ont souvent pas l’autorisation de leurs proches d’avoir recours à la contraception. Même si elles l’obtiennent, les revenus très faibles, les longues distances et les difficultés de trouver des moyens pour se rendre dans les centres santé sont autant d’obstacles qu’elles doivent surmonter.
Ces barrières sont à l’origine des grossesses non désirées, non planifiées et parfois à risque, a-t-elle constaté. Mme Sissoko Sitan Diakité a ajouté que les femmes et les filles burkinabè n’avaient pas la possibilité de faire des choix qui leur appartiennent. Ceci est une violation grave de leurs droits sexuels et reproductifs. « Soutenez la campagne, « Mon corps, mes droits ». Ensemble nous pouvons faire en sorte que les fillettes puissent profiter de leur enfance, ne plus être contraintes de se marier de manière précoce, aient librement accès aux services et à l’information en matière de santé sexuelle. Et que les victimes de viol soient accompagnées dans la lutte qu’elles mènent pour défendre leurs droits. Rejoignez-nous. Levons les obstacles à la contraception pour les femmes et les filles au Burkina-Faso », a plaidé Mlle Awa Diallo, la coordinatrice réseau des jeunes d’Amnesty International Mali.
Félicitant les autorités de la transition burkinabè et les différents candidats à l’élection présidentielle d’octobre prochain d’avoir soutenu la campagne « Mon corps, mes droits » et décidé de combattre le mariage précoce et forcé, le directeur exécutif d’Amnesty International Mali a précisé qu’au terme de leur mission un mémorandum leur a été présenté. Ce document demande aux autorités compétentes d’interdire le mariage précoce, forcé, d’autoriser l’espacement des naissances pour permettre aux femmes de se reposer et de diminuer la mort prématurée des jeunes filles, a précisé Saloum D. Traoré.
Se réjouissant du choix de son pays pour le lancement officiel de la campagne régionale de « Mon corps, mes droits », l’attaché de l’ambassade du Burkina-Faso a invité les femmes, les jeunes filles et leurs maris à suivre les conseils d’Amnesty International.

S. Y. WAGUE

source: L’Essor

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