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Amaldeme : Des jours difficiles

La structure se démène pour faire face à des charges de fonctionnement. Les subventions que l’état lui accorde ne couvrent pas les besoins énormes

 

L’Association malienne de lutte contre les déficiences mentales chez l’enfant (Amaldeme), dont le siège est situé à Lafiabougou Taliko, vit des jours difficiles. La structure est aujourd’hui confrontée à une insuffisance de financement. L’état accorde une subvention annuelle de 12 millions de Fcfa par an à l’Amaldeme qui se retrouve actuellement avec une masse salariale d’un peu plus de 3 millions de Fcfa par mois. Cette situation est devenue une épine dans le pied de l’Association qui a été reconnue d’utilité publique depuis 1996. En tout cas, les soucis sont réels. Pour jauger les conditions de vie des pensionnaires de l’Amaldeme, nous avons fait un tour sur les lieux.

Assis sous un arbre dans la cour, le regard inquisiteur, le directeur exécutif de l’Amaldeme, Mogaze Ag Iknane, semble être pris dans des réflexions internes. Tout portait à croire qu’il voyageait loin dans les pensées. Il vient au contact de notre équipe de reportage qui le rassure de son intention de s’enquérir des difficultés de sa structure et de les mettre sur la place publique afin d’attirer l’attention des décideurs sur les jeunes pensionnaires du Centre sur qui le sort continue de s’acharner.

La confiance établie, le responsable de l’Amaldeme se lâche. Il devient très loquace et explique les difficultés qui assaillent sa structure dont la mission est la rééducation fonctionnelle et l’optimisation de l’intégration sociale de l’enfant déficient intellectuel par son autonomisation afin qu’il participe pleinement à la vie de la communauté. Il faut préciser que l’Amaldeme encadre 320 enfants déficients et d’autres mômes qui disposent d’une certaine autonomie. Les gosses qui souffrent d’une déficience mentale sont encadrés dans une école spécialisée.

Les autres, disposant d’une autonomie, sont pris en charge dans des écoles intégrées avec des enfants normaux. Mais tous sont soumis au semi-internat, c’est-à-dire que l’Amaldeme va chercher les enfants le matin pour les ramener le soir. En d’autres termes, ils ne passent pas la nuit au centre.

UN CRI DE CŒUR

Personne ne peut reprocher aux responsables de l’Association de ne pas se préoccuper du sort des enfants déficients mentaux. Mogaze Ag Iknane relève des problèmes d’ordre financier, notamment d’insuffisance des subventions pour le fonctionnement. Il déplore aussi l’insuffisance de logistiques pour le transport des enfants. L’Amaldeme dispose de 3 minibus en bon état mais Il n’est pas aisé de faire face aux déplacements des enfants entre le siège de la structure et leurs domiciles respectifs.

«Les parents sont généralement dépourvus de moyens. Ce n’est pas évident de leur demander de nous accompagner dans ce domaine », souligne-t-il. Il requiert aussi du matériel didactique pour les formateurs qui doivent encadrer les enfants déficients mentaux au siège à Bamako et dans les antennes régionales et des équipements pour le maraîchage.

À ce niveau, il faut souligner que l’Amaldeme avait un centre dit d’autonomie à Banguinéda où des activités de maraîchage étaient bien menées. Ce centre qui avait fermé ses portes depuis plus d’une dizaine d’années, est en train d’être réhabilité. à ce propos, l’Association espère sur un accompagnement de l’état et des personnes de bonne volonté.

Mogaze Ag Iknane évoque également le besoin criard de formation des pédagogues pour encadrer les enfants. Il explique à titre d’exemple que les enfants après la 6è année de l’enseignement fondamental, n’ont pas beaucoup de possibilités. Il s’interroge sur leur avenir et demande à l’état d’augmenter sa subvention initiale pour permettre à l’Association de répondre aux charges liées au personnel, notamment les salaires de 75 agents qui y travaillent et le fonctionnement de la structure.

Boubacar Diamouténé, encadreur à la section Kinésithérapie, lance un cri de cœur. «Nous travaillons dans des conditions difficiles. D’abord, il y a une insuffisance de ressources humaines et les conditions dans lesquelles nous travaillons, ne sont pas encourageantes. Il y a une pléthore d’enfants par rapport au personnel», explique-t-il. Mme Diarra Fatoumata Cissé, monitrice à l’Amaldeme, réclame aussi un accompagnement de l’état afin de mettre les enfants dans les conditions requises.

L’Amaldeme a pris corps à l’initiative de Mme Sanogo Kadiatou Bagayoko qui s’est éteinte le 16 novembre 2005. Celle qui a donné naissance à deux enfants déficients mentaux était assistante sociale de formation. Elle s’est battue jusqu’à son dernier souffle pour la cause, celle des enfants déficients mentaux qui méritent plus d’attention et de solidarité de tous.

Sine S. TRAORÉ

Source : L’ESSOR

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