Sur les 23 vérifications financières et de conformité effectuées en 2015, le montant des irrégularités s’élève à 70, 10 milliards de F CFA dont 32 milliards au titre de la fraude et 37 milliards au titre de la mauvaise gestion. « Une situation qui interpelle les autorités à faire beaucoup d’efforts pour une bonne gestion des biens publics », selon le vérificateur général, Amadou Ousmane Touré.
Quelques jours après la remise du rapport annuel 2015 au président de la République, Ibrahima Boubacar Keita, le vérificateur général, Amadou Ousmane Touré a rencontré hier la presse pour partager le contenu du rapport avec les hommes de médias. Selon le vérificateur général, ce rapport concerne 23 structures de l’Etat sur plus de 500. « Nous avons vérifié 23 structures en 2015. Il s’agit notamment des importations des produits pétroliers, le secteur industrie extractive, l’assistance aéroportuaire, le patrimoine immobilier de l’Etat, les dépenses électorales et les directions des finances et du matériel. Le montant des irrégularités s’élève à 70, 10 milliards de F CFA. Elles se divisent en en deux parties: 32 milliards au titre de la fraude et 37 milliards au titre de la mauvaise gestion… ».
Les manquements relevés sont relatifs entre autres à la non-production de rapports fiables sur les statistiques pétrolières, à l’exercice irrégulier de la profession de commissionnaire et à de contrôles défaillants lors de certaines opérations de transit ainsi que la non-application de sanctions prévues en cas délit, explique-t-il. « Les différentes faiblesses ont eu pour conséquences de pertes financières pour l’Etat au titre des exercices de 2012, 2013 et 2014. Concernant les directions des finances et du matériel, de manière récurrente et systématique, les procédures de passation d’exécution et de paiement des marchés publics, des contrats simplifiés, des achats effectués par bon de commande et sur la régie violent les dispositions des textes en vigueur, notamment le code des marchés publics. Les acquisitions sont faites sans expression de besoins préalables et réceptionnées, en l’absence de structures publiques dédiées à cet effet, sans assurer de la conformité des biens. Plus grave encore sont les cas ou des paiements ordonnés alors que les travaux ou les biens et services ne sont pas livrés », déplore le vérificateur général.
Et d’apprécier beaucoup d’efforts restent à faire dans la gestion des biens économiques pour l’amélioration de l’efficacité de la dépense publique et la maitrise du cout puisse être vraiment une préoccupation majeure au niveau de tous les gestionnaires et aussi de toutes les stratégies les politiques publiques. « Il est extrêmement important aujourd’hui que nous puissions maitriser le cout de nos fonctionnement et diminuer d’avantage le déficit et les dettes. Ce rapport est une continuité car l’Etat a environs 500 structures publiques et nous avons vérifié que 23. Il y a une perte de 70 milliards dans 23 structures. Cela doit être une de nos préoccupations. Car le reste des structures n’ont pas encore reçu les services du BVG… »
Mais, insiste-t-il, notre mission s’arrête à partir de la production du rapport. « Une fois que nous produisons notre rapport, nos compétences sont totalement et entièrement épuisées, le reste revient à l’autorité judiciaire », rappelle-t-il.
Bréhima Sogoba
L’Indicateur du Renouveau