Le week-end dernier, une délégation malienne conduite par le Premier ministre malien Soumeylou Boubèye Maiga avec à ses côtés son ministre de la défense et celui des affaires étrangères a effectué une visite de travail et d’amitié à Algérie afin de renforcer la coopération Algérie-Mali. Cette visite va-t-elle porter ses fruits ? Était-elle nécessaire dans la mesure où l’Algérie s’est montrée indisponible à rejoindre le G5 Sahel ?
L’Algérie est un pays frère du Mali sur un certain plan. Il a été l’auteur de l’accord inter-malien signé entre le Mali et ses protagonistes en 2014 à Alger. Un accord se voulant instaurateur d’une paix durable au Mali. Mais de son adoption jusqu’à nos jours, cet idéal de paix n’arrive pas à porter ses fruits. Outre cela, cet accord reste assez polémique au sein du peuple malien qui dit ne pas se reconnaitre en lui, ne pas être pris en compte par cet accord. Il est sujet à plus de polémiques. De son adoption à nos jours, que de morts au centre aussi qu’au nord du Mali.
Ce pas vers une réconciliation nationale au Mali, s’il était réussi allait valoir à l’Algérie toute la confiance des citoyens maliens. À cet effet, dans ce problème du terrorisme, le Mali doit savoir sur qui il doit compter pour ne pas aggraver sa situation sécuritaire. L’Algérie a, à maintes reprises, montré son indisponibilité à rejoindre le G5 Sahel qui n’a autre objectif que l’instauration de la paix au Mali. Si réellement il se voulait solidaire et compatissant envers le Mali, pourquoi ces refus successifs?
Cette situation n’est pas encore comprise par les dirigeants maliens qui continuent d’effectuer des visites dans ce pays dans le cadre de cette situation sécuritaire sans savoir qu’ils peuvent aggraver ainsi le problème sécuritaire du pays puisque la volonté réelle de ce pays reste inconnue.
Le week-end dernier, le nouveau premier ministre malien effectue une visite de coopération dans ce pays au cours de laquelle il montre une large satisfaction de pouvoir compter enfin l’Algérie à ses côtés. C’est ce qu’il annonce sur son compte Twitter : « Sur les relations bilatérales comme sur les questions liées à la sécurité régionale, je reviens avec la confirmation de la présence constante de l’Algérie à nos côtés. » Une joie qu’il conviendrait de savoir manifester, car « derrière tout dit, il y a un non-dit » comme nous confie Michel Foucault. De la même façon, derrière tout acte, il existerait un intérêt en catimini.
Certes, il faut se réjouir de la présence de nouveaux amis à ses côtés dans les moments difficiles, mais la présence d’un ami qui a échoué dans la proposition qu’il t’a donnée ou pire une proposition qui a risqué aggraver ta situation, n’est pas un ami digne d’une trop grande confiance, tu dois savoir coopérer avec lui.
Fousseini Togola
Le Pays