Jamais les menaces extérieures contre la sécurité nationale n’ont été aussi précises. L’Algérie se retrouve dans une véritable zone de tempête et le danger se rapproche de plus en plus de ses frontières. La menace est aussi bien terroriste qu’étatique.
Au Sud, elle est à un jet de pierre de nos frontières. Les récents massacres de civils au Niger et au Mali par les terroristes islamistes ne laissent aucun doute sur les menaces qui ciblent le pays. Nous avons déjà eu un goût amer avec l’agression de Tiguentourine et un tel scénario aurait pu se reproduire sans la vigilance de l’armée, qui a mis au point un système de défense redoutable qui empêche l’ennemi de faire encore du mal. A l’époque, l’attaque était partie de Libye. Malheureusement, ce pays n’a pas encore retrouvé sa stabilité et les autorités ne maîtrisent toujours pas la situation sur le terrain, ce qui laisse aux terroristes la possibilité d’agir.
Maintenant, c’est au tour du Maroc de monter au créneau pour créer un climat de tension avec l’Algérie. Dès que celle-ci développe sa lutte contre le trafic de drogue aux frontières, le palais royal entre dans tous ses états et se lance dans des provocations qui pourraient déborder. Il a suffi que les Algériens expulsent des travailleurs marocains de l’oasis El Arja, parce que c’est devenu un point de passage important pour les trafiquants de drogue, pour que Rabat mobilise tous ses moyens de propagande pour tenter de déstabiliser l’Algérie.
La police marocaine n’hésite pas à susciter des manifestations d’individus qui développent un discours guerrier et une remise en cause totale du tracé des frontières entre les deux pays. Il faut croire que la guerre contre la drogue déclenchée par les autorités algériennes a porté un sérieux coup au portefeuille de ce narco-Etat.
Il est connu que le tiers de la production du cannabis est sous le contrôle du palais royal. Ajouter à cela le récent rapport du Groupe d’action financière (GAFI), qui a inscrit le Maroc sur la liste des principaux trafiquants de drogue, d’armes et de blanchiment d’argent, on comprend mieux les lamentations et le désespoir de la monarchie qui, pour faire diversion et calmer son opinion publique, se lance dans des diatribes et des accusations gratuites contre son «ennemi» de toujours, l’Algérie. Des campagnes virulentes qui, heureusement, n’engagent pas l’adhésion du peuple marocain qui n’accepte pas aveuglément l’aventurisme de ses dirigeants.
Bizarrement, le Maroc a redoublé d’agressivité depuis qu’il a procédé à une mise à jour de ses relations avec Israël. Se sent-il plus fort pour se permettre de tels écarts ? On sait que Tel-Aviv lui a construit le «mur de la honte» au Sahara occidental. Les Israéliens iront-ils jusqu’à trop s’impliquer dans un conflit qui ne sert pas leurs intérêts ? Difficile à croire, eux qui cherchent à faire la paix avec tout le monde arabe.
De tous les membres du groupe du Front de la fermeté et de la résistance, créé au lendemain du voyage de Sadate à Jérusalem, l’Algérie est le seul encore et toujours solide. Elle le doit à ses forces armées qui ont fait leurs preuves déjà durant la décennie noire.
C’est une leçon à méditer.
El Watan, 21 mars 2021
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