Quatre des cinq principaux ministres figuraient déjà dans le précédent gouvernement dirigé par Noureddine Bedoui, nommé le 31 mars par Abdelaziz Bouteflika.
Deux semaines exactement après son entrée en fonction et alors que les manifestations se poursuivent chaque vendredi pour réclamer un changement de système, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a levé le voile sur la composition de son premier gouvernement. Trente-neuf membres ont été nommés, a annoncé le porte-parole de la présidence en donnant la composition à la télévision nationale. Habituellement, c’était toujours par un communiqué officiel que le gouvernement était annoncé. C’est la première fois qu’une annonce a lieu en direct à la télévision.
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Le 28 décembre, Abdelmadjid Tebboune avait nommé Premier ministre Abdelaziz Djerad – un universitaire de 65 ans, ancien secrétaire général de la présidence (1993-1995) puis du ministère des Affaires étrangères (2001-2003) – et l’avait chargé de constituer un gouvernement.
Quatre ministres de l’ancien gouvernement nommés
Voilà une nouvelle qui ne devrait pas calmer la colère de la rue. Quatre des cinq principaux ministres figuraient déjà dans le précédent gouvernement dirigé par Noureddine Bedoui, nommé le 31 mars par le président Abdelaziz Bouteflika, deux jours avant sa démission sous la pression d’un mouvement de contestation inédit. Sabri Boukadoum conserve le portefeuille des Affaires étrangères. Kamel Beldjoud, ministre de l’Habitat dans le gouvernement Bedoui, devient ministre de l’Intérieur, poste dont il assurait l’intérim depuis le limogeage de son titulaire Salah Eddine Dahmoune, le 19 décembre. Belkacem Zeghmati, déjà ministre de la Justice du gouvernement Bedoui, conserve, lui aussi, son portefeuille, de même que Mohamed Arkab à l’Énergie.
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Quant au 5e, Abderrahmane Raouya, nommé ministre des Finances, il avait déjà occupé le poste entre 2017 et 2019 sous la présidence Bouteflika, dans le gouvernement du Premier ministre Ahmed Ouyahia. Tayeb Zitouni conserve, lui, son portefeuille de ministre des Moudjahidines (anciens combattants) qu’il occupe sans interruption depuis 2017. Au moins trois autres ministres – Farouk Chiali (Travaux publics), Sid Ahmed Ferroukhi (Pêche), Hassane Mermouri (Tourisme) – ont déjà occupé ces portefeuilles sous la présidence de M. Bouteflika, qui fut président durant vingt ans.
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Parmi ses trente-neuf membres, le gouvernement compte sept ministres délégués et quatre secrétaires d’État. Il compte également cinq femmes, selon l’agence de presse officielle APS. Principale originalité, il ne compte pas de vice-ministre de la Défense, poste qu’occupait depuis 2013 et jusqu’à son décès le 23 décembre le général Ahmed Gaïd Salah, le puissant chef d’état-major de l’armée. Le président de la République est traditionnellement ministre de la Défense en titre en Algérie.
Source AFP