« Mieux vaut prévenir que guérir », cela est bien connu de tous. Aussi lorsqu’une alerte est lancée pour informer de risques d’attentat dans un pays, comme cela est le cas actuellement au Sénégal, vrai ou fausse, cette information suscite souvent une véritable agitation.
Une énième alerte d’attentat au Sénégal, cette fois elle nous vient de l’Ambassade des Etats Unis au Sénégal. Une information qui n’est donc pas prise à la légère au vu de son destinataire. Un message bref mais précis sur le site de l’Ambassade qui invite ses ressortissants à faire preuve de vigilance, suffisant pour que Dakar et le pays tout entier s’alarme. Chacun va de son interprétation, le message est partagé sur les réseaux sociaux et tous les groupes, les sites d’information à l’affût des informations fortes se sont emparés du sujet. Les gros titres les uns, plus effrayants que les autres font la une, assez pour que à chaque point de vente de journaux les passants s’arrêtent. Les commentaires vont bon train, tout le monde devient spécialiste des questions relatives aux terrorisme.
La peur s’installent, tout cela est normal quand on est humain. Personne n’est assez « fou » pour jouer les héros, quand on sait les dégâts causés par les attentats chez les voisins : Burkina-Faso, Côte d’ivoire, et qui ont coûté la vie à de nombreuses personnes. Il peut donc s’avérer salutaire que ces informations préventives soient diffusées.
Cependant, la manière dont ces informations arrivent jusqu’aux populations et dont elle est diffusée sur les réseaux sociaux et autres sites est un véritable handicap pour la destination, tout comme la menace terroriste d’ailleurs. Si on parle d’information préventive, il est important qu’elle soit bien maîtrisée et gérée pour qu’elle n’ait pas l’effet d’une bombe.On se souvient encore de l’épidémie du virus Ebola, dont la mauvaise gestion des flux informatifs avaient fini par installer la psychose auprès des populations, et fait du Sénégal une destination indésirable.
« Les alertes mal maîtrisées sont comme une épine, elles ont un effet très négatif sur le tourisme sénégalais. Chaque fois qu’il y a des signalements de la sorte, le secteur hôtelier par exemple, connaît une baisse d’activité. Et c’est un véritable manque à gagner pour la destination. Certains vont jusqu’à déprogrammer leur arrivée au Sénégal. En gros toutes les activités touristiques prennent un coup », explique Mamadou Mareme Diop, Directeur de Jumia Travel Sénégal.
La maîtrise du flux informatif est donc importante, afin que les populations ne cèdent à la panique, qui pourrait engendrer l’effet contraire souhaité par les responsables de ces alertes. Il est également important que les autorités sénégalaises puissent travailler en collaboration avec ces différentes sources d’informations, non pas pour en dissimuler le contenu, mais afin de la transmettre à la population d’une manière plus assumée et que des mesures soient prisent afin de protéger la population. Dans tous les cas, osons espérer qu’il ne s’agisse qu’une alerte.
PAR ISMAEL CABRAL KAMBELL