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Albert Zeufack, économiste en chef de la BM pour l’Afrique : “L’extrême pauvreté va devenir un phénomène presque exclusivement africain à l’horizon 2030”

La Banque mondiale à travers sa publication d’Africa’s Pulse (rapport semestriel de la banque mondiale consacré à la conjoncture économique africaine), se prononce sur la croissance de l’économie de l’Afrique subsaharienne. Africa’s Pulse se penche sur les inégalités des chances entre les pauvres et les femmes. Le rapport a été présenté par Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, et son équipe en direct avec tous les pays de l’Afrique subsaharienne ce mercredi 9 octobre 2019. 

 

La croissance de l’économie subsaharienne reste globalement lente en 2019. Selon le dernier rapport Africa’s Pulse, les économies africaines payent un tribut plus lourd qu’anticipé aux incertitudes de la conjoncture mondiale. Tandis que la région se heurte à la nécessité d’entreprendre des reformes nationales pour réaliser pleinement son potentiel de croissance. Ce nouveau rapport montre que les initiatives en faveur de l’autonomisation des populations pauvres et des femmes sont primordiales pour progresser.

“L’inclusion des femmes est un élément clé pour stimuler la croissance. Après plusieurs années de croissance décevante, la réduction de l’inégalité des chances dont sont victimes les femmes s’impose comme une solution évidente pour progresser”, a souligné Albert Zeufack.

En 2015, 4 Africains sur dix, soit plus de 416 millions d’individus, survivaient avec moins de 1,90 dollar par jour. Faute d’initiatives d’envergure pour créer des débouchés économiques et atténuer les risques pour les pauvres, l’extrême pauvreté va devenir un phénomène presque exclusivement africain à l’horizon 2030. Selon le rapport Africa’s Pulse, la lutte contre la pauvreté doit donner aux pauvres les moyens d’agir et s’attacher à accélérer la transition démographique et la baisse des taux de fécondité, à mieux tirer parti du système alimentaire en valorisant l’agriculture et en développant les activités rurales non agricoles, à s’atteler aux facteurs de risque et de conflit et, enfin, à augmenter et optimiser l’allocation de fonds publics pour améliorer le quotidien des plus vulnérables. La résorption des inégalités entre les hommes et les femmes en matière de santé, d’éducation, d’autonomie et d’emploi sera essentielle.

 

6 leviers politiques pour l’autonomisation des femmes

Aux dires d’Albert Zeufack, l’Afrique subsaharienne est la seule région du monde pouvant se targuer d’avoir plus de femmes au profil entrepreneurial que d’hommes, sachant que les Africaines jouent un rôle clé dans l’agriculture sur le continent. Mais les écarts de salaire importants et persistants entre les sexes étouffent cette singularité : en Afrique subsaharienne, les agricultrices produisent 33 % de moins par hectare que les agriculteurs et les entrepreneures ou cheffes d’entreprise gagnent 34 % de moins que leurs homologues masculins.

Ces écarts de rémunération coûtent excessivement cher à la population et aux économies d’Afrique. Le rapport Africa’s Pulse identifie 6 leviers politiques pour assurer l’autonomisation économique des femmes : renforcer leurs compétences au-delà des formations traditionnelles ; lever les contraintes financières par des solutions novatrices qui résolvent la question du nantissement et améliorent l’accès au secteur financier ; les aider à faire valoir leurs droits fonciers ; les rapprocher du monde du travail ; s’attaquer aux normes sociales qui entravent leurs perspectives professionnelles ; et enfin préparer une nouvelle génération solide en aidant les adolescentes à franchir sans heurts cette étape de leur vie.

Zeïnabou Fofana

Mali Tribune

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