Il a fait cette déclaration à la tribune de la célébration de la journée internationale de la Paix, placée cette année sous le thème national:« Relevons-nous, pour un Mali plus équitable et durable ». Un évènement tenu le mardi 21 septembre au Centre International de Conférences de Bamako (CICB). Etaient présents à cette cérémonie, le ministre des Maliens Etablis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Almdou AG Ilyene, le représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies, Coordonnateur Résident et Coordonnateur Humanitaire, Alain Noudehou, le président de l’Association Malienne pour les Nations Unies, Kalilou Théra et les militantes et militants mobilisés pour la Paix.
Les chants de l’Hymne national de la République du Mali et celui des Nations Unies joués avec la Kora, la projection vidéo sur le thème de l’évènement, les interventions des officiels et la visite guidée de l’exposition des tableaux et des scènes des cultures maliennes, ont été les temps forts de cette célébration.
Le président de l’Association Malienne pour les Nations Unies, qui a intervenu en premier à cet évènement a rappelé que cette journée se célèbre cette année dans un contexte particulier. Un contexte marqué par la Covid-19 avec des graves conséquences sur les populations surtout les femmes et les jeunes. En droite ligne du thème national : « Relevons-nous, pour un Mali plus équitable et durable », il fera savoir que ces populations vulnérables ne sont pas mises en marge du processus de paix et de vivre ensemble, d’où leurs mobilisations à travers son Association et grâce à la Minusma de mener une campagne sur la Paix et la réconciliation nationale dans les 6 communes de Bamako.
« Nous voulons témoigner ici notre gratitude à la Minusma que nous ne cessons de remercier pour ses efforts pour la Paix et la réconciliation au Mali. Vous aviez vite compris qu’il ne peut pas avoir de Paix sans les femmes et les jeunes. De telle initiative doit être saluée et pérennisée pour le bonheur de nos populations »,a-t-il declaré.
Alain Noudehou, le représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations de la paix a son droit au pupitre a paraphrasé l’avis d’une jeune malienne journaliste en ces termes : « Le Mali en paix pour moi c’est la garantie d’une protection pour les femmes qui constituent l’une des couches les plus vulnérables lors des conflits. La paix c’est une opportunité de pérenniser les acquis pour l’autonomisation de la femme et de leur permettre de se battre pour un avenir meilleur. La paix à mes yeux est source de Liberté. Liberté de voyager sans crainte, liberté d’éduquer avec la réouverture des écoles, liberté des activités culturelles et surtout la liberté d’expression sans crainte de représailles ». C’est pourquoi il dira que le désir de liberté des jeunes est aujourd’hui source d’une grande frustration. « Comment toucher les dividendes de la paix si on n’est pas libre de ses mouvements ? Comment apprécier la valeur de la paix si la culture est bafouée et les mots sont étouffés » s’est-il interrogé. L’occasion a été opportune pour lui d’affirmer que beaucoup a été fait à travers le Mali pour réconcilier les populations et recoudre le tissu social. Cependant, qu’on se rend compte du niveau grandissant de l’insécurité dans beaucoup de communautés. Alain Noudehou a également fait savoir qu’aujourd’hui, il y a près de 378.000 personnes déplacées internes (PDI) au Mali. Le plus grand nombre atteint depuis 2013. Toutes ces personnes ne sont pas chez elles et ne peuvent donc pas contribuer à l’épanouissement de leurs communautés, encore moins au recouvrement de la situation de crise que traverse le Mali. Par conséquent, insiste-t-il, les attentes pour une Paix durable sont grandes.
Avant de mettre fin à son propos, le représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations de la paix a interpelé tous à s’interroger : « quelle est ma contribution, quelle est notre contribution pour un Mali plus équitable et durable » ?
Au nom du gouvernement, le Ministre Almdou AG Ilyene a indiqué que cette journée concerne tout le monde, même les pays qui sont en paix totale et que le Mali est avec le reste du monde pour la célébrer. En la célébrant, affirme-t-il, nous devrons reconstruire la Paix que nous avons perdu depuis quelques années, que cette tâche est en train de se faire par le gouvernement de la Transition, que ce soit au niveau humain, sécuritaire et au niveau public. Cela, à travers l’amélioration de la gouvernance du pays et en impliquant toutes les communautés maliennes à la réflexion pour sortir les vraies clés du problème pour pouvoir ouvrir toutes les portes et mettre les conflits derrière nous en avançant vers la prospérité et la Paix dans notre pays.
Par Mariam Sissoko
Source: Le Sursaut